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22 Nov 2024

Pegasus, démocraties sous surveillance (Sandrine Rigaud, Laurent Richard)

 

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Sorti en 2023 ,  « Pegasus, démocraties sous surveillance » est un ouvrage rédigé par Sandrine Rigaud qui travaille comme son collègue Laurent Richard à Forbidden stories, un consortium international de journalistes d'investigation.

Cet ouvrage plutot dense raconte toute l’enquête de ce duo de journalistes particulièrement pugnace pour faire éclater au grand jour le plus grand scandale de cyber surveillance au monde après l'affaire Snowden.

C'est d'abord un autre projet sans doute encore plus dangereux qui est évoqué, le projet Cartel, dans lequel Forbidden stories vient prêter main fortes à leurs collègues mexicains tombant comme des mouches lorsqu'ils enquêtent sur les puissants cartels de la drogue dans leur pays.

Ce sont d'abord des techniciens chevronnés du Security lab d'Amnesty international qui donnent l'alerte, l'Italien Claudio Guarnieri et l'Irlandais Donnacha Ocearbhail.

Ils leur confirme que l'état mexicain corrompu jusqu'à la moelle, a dans le cadre de sa lutte contre les barons de la drogue, eu recours à un logiciel d'espionnage nommé Pegasus capable de contourner les protections des téléphones portables pour les infiltrer sans douleur.

Mais alors que la cyber surveillance des criminels pourrait passer comme un mal nécessaire, les lanceurs d'alerte fournissent une liste beaucoup plus larges englobant des journalistes, militants des droits de l'homme, opposants et hommes politiques.

Les Français décident alors de réaliser une analyse pointue de cette liste afin de démontrer l'implication de Pegasus, logiciel vendu par la société israélienne NSO.

S'appuyant sur les compétences de leurs experts et opérant dans un secret digne d'un film d'espionnage pour que les victimes acceptent de confier leur portable, l'analyse va durer des mois et montrer les ramifications mondiales de l'utilisation de Pegasus, avec comme « clients » principaux : le Mexique, le Maroc, l’Azerbaïdjan mais aussi l'Arabie Saoudite pour le meurtre du journaliste Kashshoggi.

Soutenu par l’état d’Israël qui invoque le droit à se défendre contre ses ennemis, NSO a en réalité pratiqué une pure logique financière sans prendre aucune précaution sur les usages qui étaient fait de leur logiciel espion.

Basé sur un processus « 0 click » et les failles « 0 day » des systèmes d'application, Pegasus réalise l'exploit de surpasser les défenses des meilleurs experts en cyber sécurité d'Apple et trompe avec une facilité déconcertante la vigilance des victimes parmi lesquels des hommes politiques français de premier plan comme Emmanuel Macron.

Après l’analyse technique, difficile et laborieuse, vient le moment délicat de la publication des résultats.

Le réseau de Forbidden stories permet aux Français de se connecter à des journaux prestigieux réputés pour leur intégrité comme le Guardian, le Monde, le Washington post ou Bild.

Malgré les pressions et les menaces juridiques du Maroc voir physiques de l’Azerbaïdjan, Forbidden stories persiste et met en difficulté NSO.

La société israélienne se défend maladroitement en espérant sauver la face, mais l'annonce de l'espionnage de citoyens américains la met au ban des fournisseurs fréquentables et l'accule à la ruine.

En conclusion, « Pegasus, démocraties sous surveillance » aurait pu faire un sujet passionnant pour un polar/thriller mais la manière dont les journalistes racontent leur enquête nuit assez sensiblement à son impact.

Le fond est certes intéressant mais le cheminement narratif plutot laborieux, notamment les descriptions détaillées du processus d'analyse technique des téléphones infectés ou les longs portraits des protagonistes, mais aussi des défenseurs des droits de l'homme marocains ou azeri,  proches des auteurs dans des situations personnelles dramatiques.

La conclusion de l’enquête invite aussi à un constat plutot pessimiste : si la révélation du scandale à acculé NSO à la chute, c'est parce que Apple et les États-Unis s'en sont pris à eux, pas parce que les démocraties européennes ont particulièrement réagi au fait d’être espionnées.

Enfin, la chute de NSO n'a certainement pas mis fin à la cyber surveillance, ce marché trop juteux pour être abandonné s'est juste déplacé vers d'autres sociétés recrutant les meilleurs experts mondiaux (souvent Israéliens) pour continuer cette lucrative activité.

Alors à quand un film sur Pegasus ?

17 Nov 2024

S.W.A.T, unité d'élite (Clark Johnson)

 

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On change radicalement d’ambiance avec « S.W.A.T, unité d’élite » de Clark Johnson pour aborder le registre action pure et dure.

Sorti en 2003, « S.W.A.T, unité d’élite » raconte l’histoire de policiers de la force d’assaut spécialisée du Los Angeles Police Departement, équivalent du RAID français.

Appelé sur les coups les plus durs, le SWAT intervient pour un braquage de banque à l’arme automatique.

Si les braqueurs sont finalement tués, Brian Gamble (Jeremy Renner) blesse une otage à l’épaule durant une intervention dans la banque non couverte par la hiérarchie.

Gamble et son coéquipier Jim Street (Colin Farell) sont ensuite convoqués par leur supérieur le capitaine Fuller (Larry Poindexer) qui malgré la défense du lieutenant Greg Velasquez (Reg E Cathey) les licencie pour faute grave.

Gamble ne supporte pas cette décision, rue dans les brancards et quitte la police, tandis que Street plus conciliant accepte de courber l’échine pour garder une place à l’armurerie quitte à se faire traiter de traitre par son coéquipier.

Rétrogradé, Street fait contre mauvaise fortune bon cœur et accepte son sort.

Il rencontre néanmoins le sergent Hodo (Samuel L Jackson), revenant au SWAT pour former une équipe.

Décelant ses capacités, Hodo le réintègre en assumant devant Fuller les conséquences d’un échec.

Le charismatique sergent complète son équipe avec la seule femme de l’unité, Chris Sanchez (la très masculine Michelle Rodriguez), le musculeux Deacon Key (le rappeur stéroïdé LL cool J), le bon tireur TJ Mc Cabe (Josh Charles) et le rugueux Michael Boxer (Brian Van Holt) dont la sœur sortait avec Street avant de le plaquer.

Il entraine son équipe et réussit un exercice particulièrement corsé d’entrainement à la prise d’otage dans un avion, au nez et à la barbe de Fuller.

Mais entre temps, Alex Montel (Olivier Martinez) fils d’un chef mafieux français débarqué à Los Angeles pour tuer un des associés de son père qui volait dans la caisse, est arrêté pour un motif futile et détenu dans la ville.

Le mafieux utilise deux hommes de mains surarmés pour tenter une évasion lors d’un transfert mais le SWAT intervient afin de le ramener en prison.

Malheureusement, Montel n’en reste pas la et promet 300 millions de dollars à qui le fera évader.

Prenant la menace au sérieux, le SWAT est chargé de l’escorter jusqu’à une prison de haute sécurité. Après de multiples attaques de gangs déjoués par les policiers, TJ se retourne finalement contre ses coéquipiers, blessant grièvement Boxer à la gorge et rejoignant Gamble devenu un mercenaire.

Les deux hommes escortent Montel pour s’enfuir par les égouts avec le SWAT à leurs trousses.

Leur but est de faire évader le mafieux en utilisant un petit avion de tourisme qui se poserait sur un large pont.

Mais encore une fois le SWAT montre sa réactivité, empêche l’avion de décoller, tuant les gangsters.

Incapable de supporter la honte de l’échec, TJ se suicide et après une lutte acharnée Gamble finalement surclassé par Street en combat singulier, trouve la mort sous un train.

Au final, le SWAT triomphe, emprisonne Montel en QHS et fait la fierté de Hondo.

En conclusion, « S.W.A.T, unité d’élite » est un film d’action basique sans grande originalité.

Le scénario est d’une très grande faiblesse, avec un méchant (français !) de pacotille, certaines scènes (banques, égouts, avion, train) mille fois vues et revues.

Inutile de chercher non plus l’originalité dans les personnages caricaturaux au possible entre latina de caractère, afro américain musculeux ou paternalistes et beaux garçons un peu rebelles sur les bords (mais pas trop non plus).

Tout ceci ne vole donc pas très haut.

Reste donc certaines scènes d’action courses poursuites et fusillades pour sauver le S.W.A.T du zéro absolu, ce qui vous en conviendrez est bien peu.

17 Nov 2024

Anatomie de l'enfer (Catherine Breillat)

 

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Changement radical d’ambiance avec « Anatomie de l’enfer » de Catherine Breillat, qui fit en son temps (2002) beaucoup parler de lui par la présence de la légende du cinéma pornographique, Rocco Siffredi, dit l’étalon italien et ses vingt quatre centimètres.

Dans « Anatomie de l’enfer » une jeune femme (Amira Casar) croise dans une boite de nuit homosexuelle un homme (Rocco Siffredi) qui la suit dans les toilettes pour la trouver en train de s’entailler les veines.

Sauvé in extremis, la femme est soignée par un pharmacien et effectue une fellation dans un parc en pleine nuit pour le remercier.

Avec son sperme sur la bouche, elle lui propose un marché, de le payer pour passer du temps avec elle et la regarder.

L’homme accepte et la rejoint dans une villa esseulée près de la mer.

Il la regarde sa dévêtir et un dialogue verbeux s’installe autour de la condition sexuelle de la femme.

L’homme est tout d’abord gêné, réticent, car préférant ouvertement les hommes, puis il s’approche goutant la mouille de la jeune femme.

L’exploration du corps de la femme se poursuit avec son vagin rose, son pubis aux poils sombres, drus et même son anus.

L’homme la barbouille de rouge à lèvre puis la prend avant de jouir précipitamment.

Effondré, il pleure.

Elle le console et le dialogue recommence.

Peu à peu, une relation se noue entre eux et l’homme de plus en plus fasciné par le corps blanc et brun de se femme, accepte de gouter ses menstrues et pire de lui faire l’amour alors qu’elle saigne abondamment.

Il retire ensuite son sexe couvert de sang.

Un beau jour, ayant obtenu ce qu’elle cherchait, la femme disparait ce qui plonge l’homme à présent amoureux, dans un désespoir sans nom.

Il erre seul dans la grande maison, recueillant précieusement la couverture tachée de sang.

Ainsi se termine cette courte histoire.

En conclusion, « Anatomie de l’enfer » est un film choc interdit au moins de 16 ans, qui a frôlé le classement en X.

Centré sur le désir, la chair mais surtout les fluides intimes (sang, larmes, sperme, mouille), il rebute plutôt qu’il ne séduit par ses dialogues ennuyeux et littéraires souvent incompréhensibles surtout lorsque Rocco s’exprime avec son fort accent italien.

Malgré la performance des acteurs, Rocco homme magnifique grand, élégant, bien bâti et incarnant par son sexe énorme la masculinité à l’état pure tombée de son piédestal pour révéler des faiblesses jusqu’alors inconnues, et Casar sans être franchement belle, recelant un charme sémite particulier et une audace certaine pour des scènes aussi extrêmes, « Anatomie de l’enfer » est un affreux film intello français jouant habilement de la nudité pour meubler un propos creux consistant à narrer les prétendues souffrances des femmes.

Un bon conseil : fuyez à toute jambes !

17 Nov 2024

Compte à rebours Paul vs Tyson

 

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Avant le match tant attendu entre la superstar de la boxe Mike Tyson et le youtubeur Jake Paul, Netflix lance « Compte à rebours Paul vs Tyson ».

Dans cette mini série documentaire en trois épisodes on découvre tout d'abord un portrait croisé les deux protagonistes avec une opposition marquée de style et de parcours de vie.

On revient avec Tyson dans Brooklyn, son quartier d'enfance et découvre avec horreur les conditions de vie épouvantables de sa jeunesse sans eau, sans chauffage et sans toilettes, tout le temps dans la rue à devenir un délinquant.

Puis la découverte de sa puissance physique lorsqu'on lui vole ses pigeons, cette rage en lui que son premier entraineur va canaliser au travers de la boxe pour le transformer en machine à gagner.

Même si vues mille fois, les vidéo des KO de Tyson a 20 ans sont toujours aussi spectaculaire, avec ce punch, cette vitesse et cette férocité qui a instauré la peur chez tous ses rivaux.

Puis la chute après la mort de Cus, l'emprisonnement, le retour difficile, les premières défaites et le déclin.

A l'opposé, Jake Paul est un sale blanc bec du Minnesota, qui s'est fait connaître en mettant en ligne des vidéos débiles avec son frère Logan.

Répondant à un défi d'un autre youtubeur, Paul se découvre un certain talent et un goût pour la boxe.

Il gagne ses combats un à un, triomphant d'anciennes gloires du sport, du MMA et se frotte ensuite à des boxeurs professionnels comme Fury le frère du champion poids lourd.

Pour Paul, trop jeune du haut de ses 27 ans pour avoir vu combattre Tyson, l'idée de se frotter au boxeur le plus connu de l'Histoire après Mohammed Ali est un honneur et aussi une consécration.

Les deux hommes transpirent à l'entrainement, et on voit plus Tyson se donner physiquement à fond que Paul qui s'entoure d'entraineurs réputés pour monter son niveau technique et gommer ses faiblesses.

L'autre problème de Paul est de monter son poids pour faire face aux 105 kilos de Tyson. Malgré un régime gras, il a du mal à rester au dessus des 100 kilos.

On voit également beaucoup trop Paul dans sa piscine à Puerto Rico ou méditer pour se conditionner psychologiquement.

Tyson reçu en héros à Brooklyn apparaît toujours aussi fantasque, mais protecteur envers sa fille Milan qui aspire à 15 ans devenir tenniswoman professionnelle.

En conclusion, « Compte à rebours Paul vs Tyson » s'inscrit dans la lignée de ses innombrables documentaires sur le sport de haut niveau, si on peut qualifier cette rencontre à réel enjeu sportif.

L'opposition entre la vieille gloire, terreur absolue des rings dans les années et le youtubeur tête à claques est intéressante et le documentaire parvient à faire de Tyson, malgré ses 58 ans, un opposant encore menaçant pour un jeune homme de 27 ans.

Aucun des deux ne ménage ses efforts à l'entrainement et chacun tente d'influencer l'autre dans une guerre psychologique de bon aloi. Tyson parvient à recréer l'impression de sa réelle dangerosité, et on sent que Paul, malgré ses fanfaronnades pas vraiment rassuré.

Cet homme qui adore être dans la peau d'un outsider haï, trouve ici un rôle à se mesure...

Le moment le plus fort ? Paradoxalement le retour de Tyson dans son quartier d'origine et la dureté de son existence qui justifie à elle-seule son parcours. Et le voix magique d'Ice-T en prime !

Le résultat de de match ? Vous le connaissez seulement à présent et il n'est pas allé dans le sens des pronostics des soi disant experts des sports de combat !

16 Nov 2024

L'étrangleur d'Edimbourg (Ian Rankin)

 

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Retour au classicisme avec « L’étrangleur d’Edimbourg » premier d’une longue série de polars écossais écrits par Ian Rankine à partir de 1987.

« L’étrangleur d’Edimbourg » narre une enquête d’un inspecteur de police appelé John Rebus, qui a maille à partir avec un tueur de petite ville sévissant à Edimbourg.

Le tueur qui se fait appelé Knot (nœud), le nargue ouvertement en lui envoyant des lettres anonymes ou figurent des croix en allumettes ou des nœuds en bout de ficelles.

Divorcé, père d’une fille adolescente appelée Samantha, Rebus est un homme solitaire assez mal dans sa peau car profondément marqué par son passé dans les forces spéciales britanniques, les fameux SAS.

Flanqué de son adjoint Jack Morton, il est relégué par une hiérarchie tatillonne à faire des recherches papiers sur les précédents concernant les tueurs en série alors que son véritable talent réside justement dans sa faculté à occuper le terrain.

Rebus qui a également des difficultés avec son frère Michael, officiellement hypnotiseur mais en réalité authentique dealer de drogue, ignore que cette série de meurtres est également suivie par un journaliste indépendant, Jim Stevens.

Stevens est lui aussi un solitaire, infatigable homme de terrain, très à l’aise dans les bas quartiers d’Edimbourg dans lesquels il fait jouer ses contacts dans la police ou chez les petits voyous.

En réalité, au fur et à mesure que les meurtres s’accumulent et que la presse amplifie le phénomène, le flair de Stevens lui intime que Rebus est la clé de l’enquête.

Mais Rebus n’a pas cette clairvoyance, englué dans ses problèmes personnels, sa relation avec l’inspecteur Gill Templer avec qui il travaille également et les affreux cauchemars que son passé fait ressurgir.

Au fil de l’enquête, Rankin dévoile peu à peu les ressorts profonds du psychisme de Rebus avec en ligne de mire l’effroyable processus de recrutement de l’élite des SAS, qui consistait à torturer et humilier les soldats sélectionnés.

On comprend que Rebus avait un camarade d’infortune dans ces séances aussi éprouvantes physiquement que psychologiquement, un dénommé Gordon Reeve.

Logiquement les deux hommes déjà amis avant le processus, se sont ressoudés davantage dans l’épreuve, partageant sous le coup de l’émotion des sentiments très forts.

Poussé à l’extrême, Reeve aurait développé une attirance homosexuelle pour Rebus, qui aurait été sauvé in extremis du passage à l’acte par l’intervention de gradés, lui annonçant sa réussite à l’épreuve, tandis que son ami était lui recalé pour ses faiblesses psychiques.

Même si Rebus, écœuré a ensuite quitté l’armée pour rejoindre la police, on comprend que c’est Reeve, qui cherche à se venger de cet échec en enlevant des filles.

Rebus dont la fille a été enlevée par Reeve, doit donc effectuer contre l’avis de sa hiérarchie qui souhaite le mettre hors de l’enquête, une course contre la montre pour la retrouver saine et sauve.

Il fait jouer son flair, arrive à la conclusion que Reeve que Rebus a initié à la littérature s’est fait engager dans une bibliothèque pour pouvoir approcher plus facilement les enfants.

L’homme est démasqué sur son lieu de travail et armé, n’hésite pas à faire feu sur lui.

Blessé à l’épaule, Rebus aiguillonné par l’envie de retrouver sa fille, rattrape toutefois son ennemi et le tue après une lutte acharnée.

Reeve semble accueillir la mort comme un soulagement à ses tourments intérieurs et Rebus peut ainsi retrouver sa fille emprisonnées dans sa demeure.

En conclusion, « L’étrangleur d’Edimbourg » est une classique histoire de tueur en série bien trop prévisible, usant des vieux artifices des énigmes et de l’intime relation entre l’enquêteur et le criminel.

Le personnage de Rebus, ancien militaire hanté par son passé, n’a rien de bien original et met assez peu en empathie le lecteur.

On sera également lassé des visions des flics rustauds coureurs de pubs et de bière, tout comme de celle du journaliste fouineur et tenace.

Rien à signaler donc du coté des polars écossais et on pourra donc calmement passer son chemin …

16 Nov 2024

Come out and play (Twisted sister)

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Considérant qu’un seul album de Twisted sister chroniqué en ces colonnes était décidément trop peu, voici « Come out and play » quatrième disque des excentriques New-yorkais.

Nous sommes en 1985 et Twisted sister a déjà marqué de son empreinte le hard/heavy américain, dans une époque particulièrement propice à son développement.

Avec une pochette relativement sobre conforme à l‘ambiance baston de rues du disque, « Come out and play » débute par son titre éponyme qui déploie en près de quatre minutes une véritable déclaration de guerre toute en puissance et en agressivité.

Mais la Sœur tordue s’illustre rapidement ensuite par ce qui l’a rendue célèbre dans le monde entier, les hymnes heavy metal irrésistibles comme « Leader of the pack » porté par la voix conquérante de Dee Snider et par de gros refrains savamment troussés.

Le rock ‘n’ roll restant la base, vient ensuite « You want what we got » solidement charpenté à défaut de toucher au génie.

Le fauve reste pourtant toujours aux aguets et rugit une nouvelle fois sur « I believe in rock ‘n’ roll » nouveau tube en forme de déclaration de foi pour la musique qu’il défend avec une férocité sans égal.

On reste dans le très haut niveau avec une power ballade en acier massif, « The fire still burns » puis replonge dans le rock old school des sixties avec « Be chrool to your scuel » sur lequel Mr Alice Cooper en personne vient prêter main forte.

Twisted sister continue de tutoyer l’excellence en enchainant « I believe in you » superbe ballade toute en émotion et en sincérité puis « Out on the Streets » nouvelle formidable power ballade aux refrains larger than life.

A ce stade, l’auditeur déjà plus que conquis, continue de déguster les bonus comme le merveilleux « Lookin’ out for n°1 », mid tempo heavy implacable à tomber à genoux puis « Kill or be killed » flamboyant épilogue au chef d’œuvre déjà entrepris.

En conclusion, tout comme son grand frère « You can’t stop rock ‘n’ roll » sorti deux ans auparavant, « Come out and play » à ne pas confondre avec le hit d’Offspring des années 90, est une nouvelle bombe de hard rock/heavy metal confirmant le statut de leader incontesté de Twisted sister dans les années 80.

Derrière le maquillage outrancier et le mauvais gout vestimentaire destinés à choquer les bourgeois WASP des Etats-Unis, se cachait donc un groupe au talent de composition phénoménal.

Certes, la musique ici proposée n’a rien de complexe ou d’incroyablement novateur mais recèle une force et une efficacité hors du commun.

Véritable machine à broyer la concurrence et à scorer dans les hits parades surtout US, Twisted sister ravagea les années 80 avec son hard rock viril et vulgaire avant de tirer sa révérence en 1987 en laissant une trace indélébile dans l’histoire de cette musique.

16 Nov 2024

Gilda (Charles Vidor)

 

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Plongée dans l’histoire du cinéma avec « Gilda » vieille pièce de musée en noir et blanc de 1946.

Réalisé par Charles Vidor, « Gilda » raconte en Argentine (même si on ne voit pas une seule image de ce pays), la rencontre entre Johnny Farrell (Glenn Ford) un joueur/tricheur professionnel et Ballin Mundson (George McReady), le propriétaire d’un casino de Buenos Aires.

Pris sur le vif par Mundson en train de tricher, Farell accepte finalement de travailler pour lui et devenir en quelque sorte son associé.

Il côtoie alors la belle Gilda (Rita Hayworth), la femme de son patron qui était en réalité son ancienne fiancée.

Johnny retombe instantanément sous le charme de cette rousse aussi flamboyante que son mari est dur et sinistre.

Cruelle, Gilda va s’ingénier à provoquer Johnny tiraillé entre son désir et la fidélité à son patron.

Ce ballet amoureux passe surtout par la danse, Johnny se montrant férocement jaloux des autres hommes dansant avec la belle et prétextant sa protection pour la mettre sous cloche.

Le spectacle est plutôt pénible pour ce pauvre Johnny, bien malmené par les extravagances d’une femme superbe, bonne danseuse et chanteuse, et que tous les hommes convoitent dans l’ambiance nocturne du casino.

Mais l’ambitieux Mundson nourrit en réalité le désir de prendre le monopole du marché du tungstène et s’associe avec d’autres hommes d’affaires aussi véreux que lui.

Après avoir tué un des envoyés d’un rival visant à l’abattre, Mundson est contraint de disparaitre en se faisant passer pour mort après un crash d’avion.

Johnny saute alors sur l’occasion, prenant la direction de la suite de son ex patron qui l’a nommé du reste exécuteur testamentaire.

Il reprend la casino, tient tête aux associés pour le contrôle du tungstène et épouse Gilda.

Ceci ne suffit pourtant pas à la volage jeune femme dont les formidables prestations au casino continuent de faire tourner les têtes.

Même les multiples hommes de main de Johnny et sa nouvelle puissance, ne suffisent pas à endiguer l’envie d’indépendance et de plaisir de la volage Gilda qui quitte Buenos Aires pour Montevideo afin de suivre un avocat lui faisant la cour.

Johnny est pourtant toujours là et l’avocat travaillant en réalité pour lui, ne fait rien d’autre que la livrer à son patron. Les scènes se multiplient entre eux mais le mariage résiste.

Le retour impromptu de Mundson change pourtant la donne.

Fou de rage, l’ex patron désire reprendre ses biens, notamment sa femme (!) et menace devant leur résistance de tuer Farrell.

Mundson est finalement abattu par un ami de Gilda, le vieux croupier Pio (Steven Geray) à l’aide de son propre parapluie-couteau.

Les deux amants finissent donc seul en un happy end.

En conclusion, « Gilda » est un cinéma d’un autre âge que d’aucuns considéreraient comme désuet aujourd’hui.

L’histoire de triangle amoureux est classique, les décors extérieurs réduits à néant et tout ou presque repose sur le jeu des acteurs.

Bien entendu, « Gilda » ne serait sans doute rien sans Rita Hayworth, plus belle femme de son époque, au corps et à la chevelure parfaites, dont la sensualité et les numéros de danse feront d’elle LA femme fatale par excellence, le fantasme de tous les hommes et sans doute d’une partie des femmes.

Mis à part le respect qu’on peut avoir pour son âge vénérable, « Gilda » ne vaut le coup d’œil que pour mesurer le sex appeal de l’une des plus belles femmes ayant foulé la Terre.

16 Nov 2024

Gladiator 2 (Ridley Scott)

 

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Très attendu en 2024, « Gladiator 2 » de Ridley Scott, une suite après 24 années et un classique qui relança le style péplum et fit de Russell Crow une superstar.

En Numidie, le général romain Acacius (Pedro Pascal) mène un raid contre une ville côtière fortifiée.

Après de sanglants combats, les romains l'emporte et font prisonnier Jugurtha (Penter Mensah) le monarque, Hanno (Pedro Pascal) son général qui a perdu son épouse durant la bataille.

Les deux hommes sont ensuite expédiés vers l'Europe. Macrinus (Denzel Washington) le marchant d'esclave le plus réputé de Rome, tests les prisonniers dans une arène ou sont lâchés des babouins géants ultra agressifs.

Blessé et préparé à mourir, Jugurtha est tué tandis qu'Hanno se fait remarquer par sa combativité.

Macrinus le sélectionne et le fait entrainer son maitre d'armes Viggo (Lior Raz) qu'il domine en pugilat.

Hanno va jusqu'à impressionner les empereurs frères Geta (Joseph Quinn) et Caracalla (Fred Hechinger) en tuant un gladiateur proposé par le sénateur Thraex (Tim Mc Innerny) à la faveur d'un couteux pari face à Macrinus.

Dans l'arène, Hanno confirme son talent en menant à bien une bataille navale dans laquelle les galères sont entourées de requins ou triomphant du gladiateur le plus populaire qui chevauchait pourtant un énorme rhinocéros dressé au combat.

Macrinus maintient éveillée sa soif de vengeance envers Acacius qui fomente un coup d'état contre les deux empereurs, deux inconséquents aveuglés par une soif ininterrompue de conquêtes.

Mais il est dénoncé par Thraex sous la pression de Macrinus qui ne voit surtout l'occasion d'accéder au pouvoir suprême.

Acacius et son épouse Lucilla (Connie Nielsen) la fille de Marc Aurèle sont condamnés à mort.

Dans l'arène Acacius affronte Hanno et lui apprend que Lucilia est sa mère qui l'a envoyé en Afrique pour le protéger après que son véritable père, le célèbre gladiateur Maximus Decimus Meridius ait trouvé la mort.

Cette révélation suspend la vengeance d'Hanno en réalité Lucius Verus mais les archers romains achèvent l'exécution des époux ce qui provoque la colère du peuple, le général ayant encore le statut de héros.

Puis Macrinus manipule Geta pour assassiner Caracalla et se fait ensuite nommé second consul et véritable maitre de Rome.

Emprisonné, Lucius charge Ravi (Alexander Karim) le soigneur des gladiateurs de porter un message au chef de l'armée d'Acacius pour marcher sur Rome.

Il s'enfuit et est ensuite traqué par Macrinus et ses hommes après que le pantin Geta ait été lui aussi éliminé.

Les deux hommes règlent leurs comptes en combat singulier et Lucius tue son ancien maitre dans une rivière, devenant ainsi de fait le nouveau maitre de Rome en raison de son ascendance royale.

En conclusion « Gladiator 2 » est un long spectacle boursouflé qui n'apporte pas grand chose au premier épisode.

Scott tente d'établir un lien plus fragile et artificiel entre les deux histoires et au bout de 30 minutes le « secret » de Verenus est éventé.

Bien sur Washington, Mescal, Pascal sont de bons acteurs, bien sur on a droit à une large dose de combats violents/sanglants dans l'atmosphère de la Rome dépravée qui fascine tant.

Bien peu de femmes au casting, et toute cantonnées dans des rôles de faire-valoir face à ces mâles alpha, régnant par la force, le courage et l'honneur, des valeurs d'un autre temps.

On échappera pas non plus aux citations neuneu censées marquer les esprits.

Mais en réalité, Scott n'innove en rien et se contente de resservir le même plat vaguement réchauffé pour accéder à un succès on s'en doute "facile".

A l'arrivée un film sans doute « bankable » à souhait mais parfaitement dispensable sur le fond.

Et tant pis pour les fans dont je faisais parti !

13 Nov 2024

La cage, saison 1, épisode 3 (Franck Gastambide)

 

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Dans « La cage, saison 1, épisode 3 » malgré son valeureux match nul, Taylor Keita (Melvin Boomer) découvre que sa mère a été battue après qu'il ait refusé de se coucher pour la laisser remporter son pari.

Son beau-père lui confirme une dette importante, de 100 000 euros contractée par le couple auprès de gens « dangereux » et donne 1 mois à Taylor pour les aider à les rembourser.

Choqué, Taylor modifie les plans de progression établis avec Boss (Franck Gastambide) et décide contre l'avis de tout le monde de s'inscrire au KSW un championnat polonais dans un catégorie au dessus de 10 kilos.

Il prend donc du poids, se muscle pour limiter la différence physique et effectue des entrainements avec le poids lourd Cyril Gane.

Soutenu par Boss et toute son équipe, il écrase son 1er adversaire, un Russe en le prenant par surprise.

Le second combat face à un Tchétchène expert en lutte est plus difficile. Dominé physiquement, Taylor parvient à sortir son adversaire des séquences de lutte pour faire triompher son punch.

Mais il ressort épuisé et en piteux état pour le dernier combat. Poussé par , qui le jalouse du fait de sa relation avec Elena (Edwige Ahonto), Taylor remonte dans l'octogone pour un ultime combat, qu'il perd face à Webber l'Autrichien.

Sous la violence de l'impact, Taylor reste inconscient au sol...

En conclusion, « La cage, saison 1, épisode 3 » est tout aussi basique, sinon plus que les épisodes précédents en reprenant la thématique du bon vieux tournoi d'arts martiaux...

On repense à « Bloodsport » l'exotisme en moins. Certes l'efficacité des séquences est au rendez-vous mais le résultat demeure plus convenu et ennuyeux, comme si tout ou presque devenait téléphoné : les manipulations d'un mère toxique, la rivalité amoureuse autour d'une gentille amourette...

La série serait-elle déjà en train de s'essouffler ?

13 Nov 2024

La cage, saison 1, épisode 2 (Franck Gastambide)

 

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Dans « La cage, saison 1, épisode 2 » le destin de Taylor Keita (Melvin Boomer) bascule lorsque Georges Saint-Pierre en personne l’accueille dans son centre d'entrainement personnel au Canada.

Au contact de la légende du MMA, Taylor progresse techniquement, physiquement et mentalement.

Mais ceci demeure insuffisant pour convaincre Ibrahim (Bosh) de lui accorder un véritable combat.

Il faut alors que GSP prenne des positions publiquement encore plus affirmées pour pousser le combattant invaincu à combattre.

Taylor revient alors en France et finit par convaincre Boss (Franck Gastambide) de l'entrainer pour parfaire sa préparation.

Son beau-père cependant lui demande de se coucher au second round afin de lui permettre de gagner un pari juteux.

Après quelques hésitations, Taylor accepte. Arrivé sur place, il fait face aux provocations d'Ibrahim et se montre étrangement passif dans la cage.

Dominé dans les 2 premiers rounds, il frôle le KO mais se relève avant de prendre le dessus lors du troisième round ce qui lui permet d'arracher un match nul alors que tout le monde le donnait perdant.

Cerise sur le gâteau, Elena (Edwige Ahonto), elle aussi victorieuse devient sa petite copine non officielle...

En conclusion, « La cage, saison 1, épisode 2 » s'offre un délicieux parfum de « Rocky » avec tout d'abord un cycle d'entrainement au Canada sous la houlette de la superstar GSP, avant de proposer un combat épique dans lequel le héros frôle la défaite avant d'arracher un valeureux match nul.

Certes il faudra chercher la finesse du scénario ailleurs, mais qu'importe, la série, rondement menée, tient toutes ses promesses !

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