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21 Jan 2025

Ad vitam (Rodolphe Lauga)

 

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Sorti en 2025, « Ad vitam » est une production Netflix de Rodolphe Lauga.

L'histoire assez basique est celle de Franck Lazaref (Guillaume Canet), ex membre du GIGN qui après avoir subi cambriolage et tentative de meurtre, se voit brutalement agressé dans son domicile parisien.

Sa femme enceinte Léo (Stéphane Caillard) elle aussi ex membre du GIGN, est kidnappée pour le forcer à révéler une cache...

Puis le film repart en arrière et on suit tout le processus de la rencontre entre Franck et Léo sur le base de Satory...

Entre entrainements, barbecues et soirées viriles copieusement arrosés, on comprend de manière grossière que les membres de son équipe forment une famille, en y intégrant notamment Benjamin (Nassim Lyes) une jeune recrue qui se lie d'amitié avec Franck.

Mais au cours d'une intervention imprévue dans un grand hôtel parisien, le destin bascule : Nico (Alexis Maneti) l'un de leurs collègues est tué dans une fusillade et Benjamin gravement blessé aux jambes.

Le colonel (Jean-Yves Berteloot) le tient pour responsable de ce fiasco et l'exclue du GIGN.

Tenace, Franck récupère un écusson ensanglanté et le fait expertiser par ses collègues de la police scientifique pour identifier l'un des deux tueurs comme un membre de la DGSI chargé de dérober des documents d'un programme militaire auprès de la CIA.

On comprend donc la raison des persécutions : retrouver ce fameux écusson. Franck se rapproche de Benjamin qui accepte de donner un coup de main à son copain en l'appuyant lors d'un rendez-vous en foret de Rambouillet donné par Vanaken (Johan Heldenberg) le chef de la CIA.

Le duo fait mouche et prend le dessus sur les tueurs chargés de les éliminer. Léo est exfiltrée d'un piège mortel mais Vanaken rassemble ses derniers hommes pour une prise en chasse d'une grande violence.

Surmontant toutes les difficultés, Franck enfourche moto et ULM pour échapper aux tueurs tandis que Benjamin sévèrement blessé, conduit Léo à l’hôpital pour accoucher en catastrophe.

Malgré une fausse inculpation pour meurtre, Franck finit par établir son innocence et profiter de son enfant...

En conclusion, « Ad vitam » est une curiosité, une imitation à moitié réussie ou ratée selon les opinions d'un gros blockbuster hollywoodien.

Dans une quête étrange et quelque peu pathétique tentative d'imiter Tom Cruise, Guillaume « petit mouchoir » Canet, enchaine à plus de 50 ans, les scènes d'action surréalistes entre varappe vertigineuse, grosses bastons et improbables cascades, le point culminant étant une scène de vol en ULM sortie de nulle part.

Le film bien que grossièrement caricatural semble certes avoir écrit pour que Canet s'amuse, mais démontre dans sa réalisation nerveuse une certaine efficacité.

Cela demeurera cependant insuffisant pour en faire un (très) bon film d'action.

Hé Guillaume, pour le prochain tu te mets au MMA ?

18 Jan 2025

Intégrale Surfer d'argent, tome 5 (Stan Lee, Jack Kirby)

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Dans l‘« Intégrale Surfer d’argent, tome 5 », un hommage est rendu à Jack Kirby dessinateur original et donc créateur du Surfer d’argent.

On revient donc en 1967 pour suivre une aventure fleuve revenant sur les origines du Surfer et surtout sur sa rébellion contre Galactus lorsqu’il s’aperçut que le demi dieu cosmique insensible à la pitié, s’apprêtait à dévorer sans sourciller la planète Terre et ses quatre milliards de vies humaines.

Le combat entre le maitre et son héraut est incroyablement intense et le Surfer vend chèrement sa peau, poussant tellement Galactus à bout qu’il consent à épargner la Terre tout en condamnant son serviteur à rester prisonnier sur ce monde étroit auquel rien ne le rattache.

La punition est plutôt sévère pour un être libre habitué à chevaucher l’immensité du cosmos à des vitesses supra luminiques et le Surfer ne va sur Terre aller que de déconvenues en déconvenues en découvrant l’aspect craintif, xénophobe et agressif de la nature humaine.

Pourtant Galactus va secrètement désirer faire revenir son héraut sur sa décision et tenter de le séduire en lui envoyant Ardina, son double féminin à la beauté solaire.

Esseulé et déprimé, le Surfer va se laisser fléchir par la belle tentation que représente Ardina avant de réaliser la supercherie.

De son coté, Ardina va contre toute attente tomber amoureuse de sa proie et devenir pour le coup un instrument complètement inutile pour son créateur.

La disparition d’Ardina est une déchirure immense pour le Surfer qui s’était profondément attaché à elle, et cette douleur est telle qu’elle parvient à émouvoir Galactus lui-même.

La puissante créature cosmique assouplit donc sa position, en proposant au Surfer d’épargner la Terre si il accepte de redevenir son héraut.

Conscient de sa destinée et surtout du non sens de sa vie sur Terre, le Surfer accepte et rejoint son maitre.

En bonus vient une ultime aventure (publiée en 1978) ou le Surfer de nouveau manipulé par ses sentiments, donne un corps à l’ordinateur vivant du Penseur fou appelé Quasimodo.

Mais une fois animé d’un corps surpuissant, Quasimodo (Quasi Motivational Destruct Organ) devient une machine à tuer capable de lancer de terribles rafales depuis son œil.

Le Surfer est donc obligé de reprendre ce qu’il a donné et  après une lutte haute en couleur transforme Quasimodo en statue ornant un gratte ciel New-yorkais.

En conclusion, « Intégrale Surfer d’argent, tome 5 », est une conclusion sympathique en forme d’hommage à Jack Kirby, père créateur (avec son vieux compère Stan Lee) de la plupart des personnages de comics de Marvel dans les années 60.

Les histoires entre Galactus et ses hérauts sont classiques mais d’une belle intensité dramatique avec des combats cosmiques hauts en couleur.

Quant au bonus de Quasimodo, il constitue un hommage plaisant au personnage pathétique crée par Victor Hugo dans son chef d’œuvre « Notre dame ».

Malgré la qualité des histoires et un coté vintage assez plaisant, je reste sur l’idée que le style plus élégant, fin et flamboyant de Sal Buscema convenait mieux à celui plus grossier de Kirby.

Ceci rend donc ce cinquième volume un peu moins culte que les meilleurs histoires (avec Méphisto, Loki et Galactus voir Fatalis notamment) des opus précédents.

Aujourd’hui plus de 40 ans après les premières histoires du Surfer crées par Lee, Kirby et Buscema, le mythe du Surfer reste plus vivace que jamais.

Pour ma part je gouterai toujours beaucoup, la folie, la démesure de cette histoire hippie cosmique ou la puissance visuelle des images psychédéliques n’a d’égale que la philosophie biblico-new âge du personnage.

A n’en pas douter, le Surfer et ses positions pacifico-mystiques n’ont pu naitre qu’à la fin des années 60 …

A suivre donc sur ce blog, pour de nouvelles aventures du super héros le plus passionnant jamais crée à mes yeux…

18 Jan 2025

Intégrale Surfer d'argent, tome 4 (Stan Lee, John Buscema, Jack Kirby)

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L’ « Intégrale Surfer d’argent, tome 4 », est consacrée à la deuxième moitié de l’année 1970.

Après un premier choc initial gentillet contre les 4 Fantastiques et en particulier contre la Torche humaine, sur le registre à présent inhabituel de la méprise et d’un héros solitaire et incompris persécuté par les humains, le Surfer retrouve son vieil ennemi Méphisto, qui devant l’inefficacité de ses sous fifres, décide de descendre lui-même sur Terre pour soumettre cette créature dont la noblesse d’âme le répugne.

Le Dieu du Mal propose un marché démoniaque au Surfer en le libérant en apparence de sa prison terrestre pour lui permettre de rejoindre sa bien aimée Shalla Bal restée sur la planète Zenn-la.

Mais arrivée sur Zenn-la, le Surfer s’aperçoit que sa bien aimée a été dans le même temps enlevée par Méphisto qui lui propose de lui rendre Shalla-Bal en échange de la soumission de son âme.

Le Surfer refuse et engage une lutte fantastique contre Méphisto.

Même si son pouvoir cosmique n’est pas suffisant pour blesser l’un des êtres les plus puissants de l’Univers, les déploiements d’énergie sont tels qu’ils attirent l’attention du directeur du S.H.I.E.L.D, le bougon Nick Fury.

Contré par Méphisto, et soumis à l’atroce chantage de voir Shalla-Bal seule et abandonnée sur Terre, le Surfer plie en apparence et accepte de se soumettre.

En gage de son obéissance, Méphisto lui demande de détruire le S.H.I.E.L.D tout en plaçant secrètement Shalla-Bal dans la base de l’organisation militaire secrète américaine afin que le Surfer tue involontairement son amour.

Opposé à la farouche résistance du S.H.I.E.L.D, le Surfer retrouve son vieil ennemi à l’intérieur de la base et se fait de nouveau torturer lorsqu’il téléporte à nouveau Shalla-Bal vers une destination inconnue.

Ensuite John Buscema cède ensuite les crayons au dessinateur initial Jack Kirby au style reconnaissable entre mille pour une incursion du Surfer d’argent au royaume des Inhumains.

En réalité, le Surfer tombe à nouveau en pleine guerre civile entre le monarque Flèche noire et son demi frère Maximus et est aussi agressé sur la Lune que sur la Terre.

Après avoir combattu la quasi-totalité des Inhumains (homme cheval, volant, plante, le karateka Karnak, la chevelue Médusa, le bélier humain Gorgogne et même l’homme poisson Triton) le Surfer quitte avec un fort sentiment de colère ce monde qui le rejette.

La dernière aventure, parue ultérieurement (1988) avec John Buscema au dessin, est la plus flamboyante et épique de toutes.

Le Surfer y rencontre la belle Nova, ancienne humaine ayant acceptée de devenir le héraut de Galactus.

Après avoir batifolé et rivalisé de vitesse dans le cosmos avec cette créature solaire, le Surfer réalise que Nova a été influencé par Méphisto pour désigner à Galactus des mondes habités et semer ainsi la destruction dans tous l’univers.

Le Surfer tente donc d’arrêter Nova dans une bataille épique avant que Méphisto lui-même ne l’agresse.

Malgré sa farouche résistance, le Surfer est surclassé par le dieu du Mal, qui lui propose de libérer Nova de son emprise en échange de son âme.

Le Surfer n’a d’autre choix que d’accepter ce marché insensé et se retrouve piégé en enfer ou il subit les tourments du cruel Méphisto.

Contre toute attente, Nova appelle Galactus à la rescousse qui pénètre en enfer pour venir chercher le Surfer.

Le combat entre Méphisto et Galactus dépasse l’entendement, secouant même l’Univers entier.

De force égale, Méphisto a peu de prise sur un être sans âme comme Galactus et insensible à la notion de bien et de mal.

Lorsqu’il comprend que Galactus s’apprête à dévorer les Enfers, Méphisto plie et laisse partir le Surfer.

En conclusion, l‘« Intégrale Surfer d’argent, tome 4 » marque une belle remontée de l’intérêt des aventures du vagabond de l’espace principalement en raison des multiples intervention du dieu du mal en personne qui vient persécuter l’âme noble, pure et généreuse de son ennemi.

L’idée de provoquer une rencontre entre Inhumains et Surfer est à la base excellente mais on reste un peu sur sa faim alors que le Surfer n’affronte pas le seul Inhumain qui aurait pu peut être rivaliser avec son pouvoir, le monarque muet Flèche noire.

En sublime cerise sur le gâteau, l’aventure finale surpasse en splendeur tout ce qui avait était réalisé jusqu’alors avec de magnifiques paysages cosmiques et une hallucinante confrontation à l’échelle de l’Univers entre Méphisto et Galactus.

Ce tome 4 a donc de quoi ragaillardir et donner à rêver à de longs et beaux voyages stellaires…

18 Jan 2025

Intégrale Surfer d'argent, tome 3 (Stan Lee, John Buscema)

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Dans la continuité de la chronique précédente, l'« Intégrale Surfer d’argent, tome 3 », traite de la suite des aventures du Surfer d’argent durant l’année 1969-1970.

On retrouve donc notre héros aux prises avec le Hollandais volant, spectre errant manipulé par Méphisto pour le détruire.


Mais malgré l’âpreté du combat, le Surfer parvient à convaincre son ennemi que le pardon pouvait exister ce qui incite le Hollandais à garder son âme même maudite plutôt que de continuer à servir Méphisto.

Par la suite, le Surfer, toujours en but à des problèmes d’intégration, se trouve impliqué dans une guerre civile dans un pays d’Amérique latine fictif.

Bien entendu il se range du coté des opprimés contre la dictature militaire, et se rapproche d’une belle et jeune latine appelée Maria Perez.

Dans le même temps l’ambitieux Yarro Gort, convoitant Shalla Bal, la fait venir sur Terre, pour lui montrer que le Surfer lui est infidèle en lui montrant son bien aimé embrasser Maria.

L’effet réussit et Shalla Bal est déstabilisée.

Habile, Yarro Gort rejoint les militaires latino et leur propose de leur offrir la technologie la plus moderne de Zenn-La pour utiliser des armes qui leur permettront de dominer le monde.

En réalité, il compte utiliser la rancœur de l’armée contre le Surfer pour éliminer physiquement son rival.

De son coté, le Surfer décide d’aider les derniers guérilleros pour renverser la dictature et attaque frontalement les militaires.

Le combat est âpre, se solde par la mort de Yarro Gort, la capture des gradés mais aussi malheureusement par une blessure grave pour Shalla Bal, que le Surfer doit remettre dans son vaisseau spatial pour retourner sur Zenn-la, ce qui avouons le n’est vraiment pas de chance !

Quand à la belle Maria, elle semble rapidement oubliée !

Les aventures suivantes, mettent le Surfer aux prises avec un client de poids, l’Abomination, sorte de double maléfique de Hulk qui invoqué par des sorciers amateurs, revient d’une dimension extérieures ou l’avait exilé le puissant Etranger.

Agressif, surpuissant et dominateur, l’Abomination est un redoutable adversaire que le Surfer vainc finalement à l’aide de son fameux pouvoir cosmique.

On a ensuite droit au traitement d’une menace crée par la technologie humaine, un invincible robot gardé dans une base secrète américaine, qui se réveille soudain et décide ni plus ni moins d’activer une bombe au cobalt capable de détruire l’humanité !


Sollicité par un scientifique en réalité corrompu, le Surfer intervient, enfouit le robot invulnérable dans les profondeurs de la Terre et catapulte sa bombe dans l’espace.

La dernière aventure, présentant assez peu d’intérêt, voit Spider-man prendre le Surfer pour un criminel et l’attaquer.

Ceci donne le prétexte à un combat médiocre ou le Surfer retient ses coups en permanence avant que Spidey ne s’aperçoive de sa méprise en voyant son adversaire sauver un gamin.

En conclusion, j’ai trouvé l'« Intégrale Surfer d’argent, tome 3 » plutôt décevante.

Le Surfer parait complètement décalé dans une histoire de guerre civile et on a bien du mal à adhérer à la menace du super robot de l’apocalypse (qui tue !).

Pour sauver ce troisième tome, il reste la qualité toujours exceptionnelle des dessins de Buscema, une solide confrontation avec l’Abomination et une belle histoire émouvante d’un spectre repenti, le Hollandais volant.

Ceci demeurera suffisant pour accorder une mention honorable à ce volume trois qui peine toutefois à retrouver le lustre du premier opus.

18 Jan 2025

Intégrale Surfer d'argent, tome 2 (Stan Lee, John Buscema)

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Voici fort logiquement, « Intégrale Surfer d’argent, tome 2 », la seconde partie des aventures du super héros crée par Stan Lee et Jack Kirby avec cette fois l’année 1969.

Après la première partie majoritairement consacrées aux origines du héros perdues sur sa lointaine planète Zenn-La, on retrouve toujours le tandem Lee-Buscema pour découvrir ses éternelles difficultés d’intégration sur la planète Terre.

Ces difficultés se matérialisent dans la rencontre avec le scientifique Al Harper, lui aussi rejeté en raison de sa couleur de peau noire.

Génie scientifique reclus touché par la solitude du Surfer, Harper accepte de créer une puissante machine pour permettre au Surfer de franchir la barrière crée par son ancien maitre Galactus et rejoindre ainsi son monde d’origine ou demeure encore sa bien-aimée Shalla Bal.

Mais les tentatives du Surfer attirent l’attention d’un extra terrestre alors en vogue dans les années 60, le puissant Etranger, sorte de divinité cosmique aux pouvoirs quasi sans limite et animé d’intentions destructrices envers la race humaine qu’il estime indigne de vivre.

L’Etranger entre en contact avec le Surfer et lui révèle avoir caché sur Terre une bombe anti vie destinée à rayer toute vie humaine de la surface du globe.

Bien que amère vis-à-vis de la race humaine, le Surfer d’argent répugne à la violence et aidé par Harper entreprend de détecter la bombe de l’Etranger.

Tandis qu’il affronte le puissant extra terrestre aux pouvoirs équivalents voir supérieurs aux siens, son ami Harper repère la bombe et sacrifie sa vie en la désamorçant.

Cet acte de bravoure insensé et anonyme, fait réaliser à l’Etranger la noblesse de certains humains et le pousse à renoncer à ses plans de destruction.

Dévoré de chagrin, le Surfer offre une flamme cosmique éternelle brulant à l’infini sur la tombe de son ami.

Par la suite, le Surfer persévère dans ses tentatives en inversant (tel Superman) la rotation terrestre en se déplaçant plus vite que la lumière ce qui le fait se projeter dans le futur.

Libéré de la prison de Galactus, le Surfer revient sur Zenn-la mais ne trouve plus qu’un amas de ruines sur lequel règne un invincible mutant géant appelé le Haut seigneur.

Le Surfer réalise que dans le futur, le Haut seigneur a conquis l’univers et l’a réduit en esclavage.

Réalisant l’horreur de la situation et surtout son impuissance à vaincre un ennemi en apparence invincible, le Surfer utilise le procédé inverse pour revenir dans le passé et détruire la machine qui provoquera la mutation d’un adolescent paisible en conquérant insatiable.

Le récit retourne ensuite à des préoccupations plus terre à terre avec la rencontre d’un héritier de Frankenstein qui manipule le Surfer afin de créer un double de lui-même qu’il espère contrôler à des fins de domination mondiale.

Même si Frankenstein est tué par son serviteur et si le Surfer se libère de sa machine expérimentale, il doit tout de même s’employer pour détruire son double maléfique particulièrement agressif.

Dans la dernière partie de l‘intégrale, le redoutable Méphisto refait surface pour prendre sa revanche contre son ennemi.

Il investi de pouvoirs incroyables Joost van Straaten, le spectre du Hollandais volant, marin hantant les mers et lui propose le salut de son âme en échange de la destruction de l’âme du Surfer d’argent.

Le récit se termine donc sur l’attaque du navire du Hollandais sur la Terre, dans le but de débusquer sa cible …

En conclusion, bien que agréable, l‘« Intégrale Surfer d’argent, tome 2 » n’a pas tout à fait la même portée et la même richesse que le premier tome.

Bien sur les dessins de Buscema sont toujours étincelants, mais mis à part l’apparition de l’Étranger et le beau sacrifice de Harper, les aventures du Surfer se combattant lui-même dans une improbable aventure de Frankenstein ou découvrant un conquérant mutant du futur au physique parfaitement grotesque, démontrent une certaine baisse de qualité.

Cependant, le retour de Méphisto plus fourbe et revanchard que jamais ne peut que laisser augurer du meilleur à venir…

18 Jan 2025

Intégrale Surfer d'argent, tome 1 (Stan Lee, John Buscema)

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Vous trouverez beaucoup de chroniques sur les comic books dans ce blog, mais j’aimerais tout de même affirmer clairement que mon personnage de comic favori est depuis toujours le Surfer d’Argent.

Aussi est-ce avec une suprême délectation que j’ai entamé l’intégrale en cinq volumes des épisodes originaux lui étant consacrés à la fin des années 60 avec Stan Lee au scénario et John Buscema aux dessins.

« Intégrale Surfer d’argent, tome 1 » s’attache à décrire la genèse de ce super héros atypique, vagabond de l’espace au cœur déchiré, noble messie cosmique désireux de sauver une humanité qui le rejette, mais également capable de réactions de révolte lorsque certains situations extrêmes le réclament.

On apprend donc tout du destin de Norrin Radd, citoyen du monde fictif de Zenn-la ou son espèce avait atteint une sorte de plénitude technologique et intellectuelle, avant d’être menacé par le demi dieu cosmique dévoreur de monde Galactus.

Tout en se lamentant sur sa condition de paria terrestre, le Surfer raconte comment Norrin Radd accepta de servir de héraut cosmique à Galactus en échange de la survie de sa planète.

Doté de pouvoirs exceptionnels (peau invulnérable en argent, maitrise de l’énergie cosmique, capacité à voler dans l’espace à l’aide d’un surf) , Radd fut transformé en Surfer d’argent et accepta de quitter sa bien aimée la superbe Shalla Bal pour guider son maitre à travers l’univers pour se sustenter.

Mais lorsque Galactus voulu dévorer la Terre, le Surfer se rebella contre lui et fut en guise de représailles condamner à rester prisonnier sur la planète bleue.

Sur Terre, c’est donc un dieu déchu, philosophe et pacifique, qui se heurte à la bêtise, l’arrogance et l’agressivité humaine envers l’inconnu.

Torturé voir par instant réellement dépressif lorsqu’il songe à son monde d’origine et à sa bien aimée, le Surfer trouve tout de même le temps dans le premier volume d’empêcher la race extra terrestre reptilienne des Badoon d’envahir la Terre en tenant en échec leur arme suprême, un horrible monstre sorte de croisement entre King kong et un robot.

Par la suite, les aventures du Surfer déjà palpitantes, prennent un tour absolument génial lorsque le héraut argenté affronte le dieu du mal Méphisto écœuré par la pureté de son âme et par sa puissance, entreprend de le corrompre.

Malin, Méphisto utilise Shalla Bal comme appât pour attirer le Surfer au royaume des enfers et engager un processus vicieux ou il tente sans succès de le corrompre par l’attribution de richesse ou de femmes.

N’acceptant pas qu’on lui résiste, Méphisto use donc de la force et l’affrontement avec le maitre du pouvoir cosmique opposé aux monstres des enfers devient alors purement dantesque.

Plus puissant, Méphisto réduit le Surfer à l’état de pensée mais cette âme si pure lui demeure insupportable et est rejeté.

Relâchant sa proie, Méphisto éloigne tout de même de lui cruellement Shalla Bal.

Après Méphisto, Loki le dieu du mal asgardien porte son dévolu sur le malheureux Surfer pour en faire l’instrument de sa vengeance contre son demi frère Thor.

Manipulé par la magie de Loki qui additionne son pouvoir au sien, le Surfer se rend à Asgard et prend temporairement le dessus sur Thor après une lutte une nouvelles fois fantastique.

Mais touché par la noblesse des sentiments de son adversaire, le Surfer comprend qu’il a été manipulé et renonce à porter le coup de grâce au dieu du tonnerre.

Courroucé, Loki le téléporte sur Terre pour effacer les preuves contre lui.

En conclusion, « Intégrale Surfer d’argent, tome 1 » est un chef d’œuvre absolu de la bande dessinée.

Non seulement le personnage crée par Lee et Kirby est absolument génial, avec une richesse, une profondeur et une mélancolie assez inhabituelles pour un personnage de comic book mais les dessins de Buscema sont réellement à couper le souffle par leur finesse et leur grâce.

Difficile de ne pas adhérer à ce dieu surpuissant mais incompris et esseulé loin de celle qui fait battre son cœur.

L’idée de propulser le Surfer dans les royaume du maitre des enfers est géniale, exacerbant encore davantage le romantisme du personnage, quand au cross over avec Thor et Loki, il demeure pour moi un des plus beau duel du monde Marvel entre deux gentlemen aux pouvoirs défiant l’entendement.

Alors certes il y a la saga du Phénix noir avec Chris Claremont et John Byrne en 1980 mais celle du Surfer réalisée par Lee et Buscema lui est même pour moi supérieur au rang des chefs d’œuvres de la bande dessinée.

12 Jan 2025

1916 (Motorhead)

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On reste dans le domaine du gros son qui tache avec « 1916 » qui fut le premier album qui me fit découvrir le gang de Motorhead en 1991.

Attiré par la belle pochette et les drapeaux des belligérants de la guerre de 14-18 à l’exception assez inexcusable des Français, je m’empressais d’écouter le premier titre puissant et chaloupé « The one to sing the blues » qui permet encore maintenant de prendre immédiatement contact avec la voix rugueuse de Lemmy Kilmister.

Après cette mise en bouche façon vieux whisky des familles, vient « I’m so bad (baby I don’t care) » construit selon le même moule de boogie hard n’ roll.

Le premier morceau heavy survient ensuite, « No voices in the sky » avec de véritables riffs de la paire Phil Campbell/Mick Burston, un tempo vif mais un chant malheureusement bien étouffé et faiblard.

On revient aux fondamentaux avec « Going to brazil » qui twiste furieusement dans une ambiance de défonce festive puis glisse vers le premier titre original du disque, le lent et vénéneux « Nigthmare/the dreamtime » qui plonge l’auditeur dans une ambiance ténébreuse et malsaine.

Les motards musclés et bagarreurs poursuivent dans cette voix avec une ballade à leur sauce « Love me forever » très soignée voir poignante sur le plan musical mais beaucoup moins convaincante avec la voix de Kilmister.

Reprise de vitesse à allure modérée sur « Angel city » assez insipide enchainé d’un « Make my day »un peu plus épicé mais malgré tout assez vain.

Motorhead se trouve heureusement plus inspiré en fin de disque pour rendre hommage à leurs copains punk des Ramones avec le supersonique « R.A.M.O.N.E.S », le féroce « Shut you down » qui défonce le buffet à grands coups de santiags et la ballade emplie de dignité « 1916 » rendant hommage aux soldats morts lors de la Première guerre mondiale.

En conclusion, tout le monde conviendra que « 1916 » n’est pas le meilleur album de Motorhead, car sans doute trop convenu, manquant de densité et sans doute d’un peu de mordant.

Tout ceci est exact, mais « 1916 » contient malgré ces critiques des compositions globalement plaisantes, correctement exécutées et parvient même à franchement surprendre dans une registre plus subtil comme le prouvent « 1916 » ou « Nightmare/The dreamtime » parfaitement dignes d’intérêt.

Lorsqu’on ajoute à cela quelques salves bien sentis tels « R.A.M.O.N.E.S » ou « Shut you down » ou des boggies entrainant à l’instar de « Going to Brazil » on obtient un album travaillé, intéressant et parfaitement recommandable.

« 1916 » ne fut donc pas pour votre serviteur le KO ou le coup de foudre parfait, mais contribua à me pousser à vouloir apprivoiser la terrible bête à moteur …

12 Jan 2025

Bomber (Motorhead)

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La même année (1979 donc) Motorhead comme la plupart des groupes ultra prolifiques des années 70, enchaine sur « Overkill » d’un « Bomber » sorti à seulement six mois d’intervalles.

La pochette reprenant la mascotte du groupe mutée ici en monstrueux bombardier est une nouvelle splendide couverture, et « Dead men tell no lies » débute par un mid tempo souple et ondulant sur lequel la voix de Lemmy Kilmister irrite déjà les oreilles.

Faisant preuve de simplicité et d’efficacité frontale « Lawman » bouge bien, à l’opposé de « Sweet revenge » plus louvoyant avec ses riffs oscillants.

On monte en cadence sur « Sharpshooter » qui manque malgré tout de tranchant et de punch tout en demeurant supérieur au terne « Poison ».

Avec sa ligne de basse nerveuse, ses riffs coups de boutoir et un solo splendide, « Stone dead forever » rehausse le niveau du gang des barbares pour proposer un classique étincelant brillant firmament du hard.

Difficile malgré la faiblesse vocale de Lemmy, de rester insensible à l’électricité et au dynamisme de « All the aces » qui déploie un véritable feu d’artifice de décibels.

On aborde alors passablement rasséréné la dernière partie du disque avec un « Step down » comme son nom l’indique plus lent et un tantinet plus bluesy avec un chant o miracle presque supportable.

Sur la fin du disque, Lemmy et sa bande ne proposent rien de bien folichon sur « Talking head » avant de griller ses dernières cartouches sur un « Bomber » véritable tube sonnant étrangement comme du Ac/Dc.

En conclusion, « Bomber » reste dans la lignée d’un hard rock solide mais sans grand génie.

Servi par deux hits assassins judicieusement placés, ce troisième disque de Motorhead se montre supérieur néanmoins aux deux premiers en raison d’un plus grand équilibre dans les compositions.

L’ensemble fonctionne au final assez bien et permet, malgré les sempiternelles lacunes vocales de Kilmister et un son un peu daté, de passer un moment agréable pour les amateurs de hard bien roulé de la fin des années 70.

Je ne peux m’empêcher néanmoins de penser que le heavy durci et surtout le trash musclé du début des années 80 donneront un grand coup de vieux à cette musique somme toute assez timorée.

12 Jan 2025

Spectacular Spider-man, l'intégrale 1978, (Bill Mantlo, Sal Buscema, Jim Mooney, Mike Zeck, Frank Springer)

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Pas de raison d’arrêter de se faire du bien avec les comic books, aussi voici « Spectacular Spider-man, l’intégrale 1978 » avec Bill Mantlo au scénario.

Sal Buscema est ici aux dessins pour terminer une aventure particulièrement impressionnante ou Spider-man aide le très contestable Razorback (un balaise coiffé d’une tête de sanglier !) à libérer sa sœur enlevée par une puissante secte.

Sous des dehors pacifiques se cache en effet une secte malsaine commandée par un mystérieux mentor dont le masque évoque celui du Maitre de la haine.

Spider-man et Razorback échappent à une bombe à retardement et se rendent dans un gigantesque stade ou ont été rassemblés les fidèles pour subir les discours lénifiant du second du mentor, appelé Frère pouvoir.

Le mentor s’avère capable de contrôler les esprits et dresse les deux alliés l’un contre l’autre.

Au cours de la confusion de la bataille, Flash Thomson arrache le masque du Mentor qui se révèle être Man-beast, une créature bestiale dotée de grands pouvoirs par l’œuvre du Maitre de l’évolution.

Spider-man prend enfin la mesure de la menace et parvient à détruire une puissante machine visant à amplifier les pouvoirs de Man-beast à l’échelle mondiale.

Une fois la machine détruite et Man-beast disparu, les fidèles comme la sœur du Razorback se retrouvent libérés de l’emprise télépathiques du gourou.

On revient à des choses plus classiques avec une aventure ou Spider-man, aidé par un policier courageux, défait une nouvelle fois son vieil ennemi aux pouvoirs assez ridicules, le Scarabée.

Un effort est fait lorsque Parker se rend à Los Angeles pour couvrir l’arrêt officiel du groupe de super héros les Champions (Hercule, Dark star, Iceberg, la Veuve noire, Ghost rider).

Seul reste dans un building désaffecté le leader déçu Angel.

Mais de mystérieux incidents obligent Parker à se transformer en Spider-man pour aider Angel à combattre un mystérieux homme bandé en fauteuil roulant qui utilise un garde du corps en armure appelé Ravage.

Après quelques échauffourées, Ravage est démasqué et se révèle être Iceberg lui-même manipulé par le premier Ravage soigné à l’hôpital.

Sous l’emprise d’un puissant gaz, Iceberg attaque ses ex amis qui parviennent en conjuguant leurs efforts à juguler son pouvoir très surestimé de maitrise de la glace.

Les choses prennent davantage de densité avec le retour de Luminex, super criminel capable de contrôler la lumière, qui enrôle le groupe de Exécuteurs (un maitre du lasso, une brute et un nain) pour obliger Spider-man à lui révéler son identité secrète.

Mais à la suite d’un quiproquo, Hector Ayala dit le Tigre blanc, camarade de fac de Parker est pris par Luminex pour Spider-man et enlevé à sa place.

Devant les caméra du monde entier, Ayala est forcé de révéler qu’il est le Tigre blanc, avant que Spider-man n’interviennent pour que ensemble les deux héros fassent mettent en surcharge les pouvoirs du redoutable maitre de la lumière.

Malgré ce succès, la révélation de la double identité du Tigre blanc met Ayala dans une position impossible à l’Université.

Avec Jim Mooney aux dessins, le Scorpion refait surface encore plus animal et féroce que jamais mais ceci ne suffit pas encore une fois à vaincre le Monte-en-l’air.

Mike Zeck prend alors la relève pour une belle histoire avec le trop rare et énigmatique Moon knight qui unit ses forces à Spider-man pour combattre la redoutable Maggia.

Mais malgré leurs efforts, le chef suprême de l’organisation, le mystérieux numéro un, échappe à une rafle qui se solde par l’arrestation du super criminel Cyclone, embauché comme tueur.

C’est au tour de Frank Springer d’intervenir avec une très amusant aventure disco ou un chanteur black appelé Hypno-Hustler utilise un costume sophistiqué hypnotiser ses victimes et les voler.

Le pouvoir du chanteur se retourne cependant contre lui et lui vaut sa capture dans une discothèque branchée de New-York.

Pour terminer, la Maggia revient en force avec le numéro un de l’organisation qui lâche un androïde capable de changer de forme contre Spider-man, tandis que l’ombre du redoutable tueur Carrion plane sur lui.

En conclusion, « Spectacular Spider-man, l’intégrale 1978 » est une très bonne surprise donnant un véritable coup de jeune aux aventures du célèbre monte en l’air urbain.

Les scénario sont de qualité avec des histoires assez prenantes et rythmées ou notre héros s’allie avec d’autres collègues (Angel, Moon knight et le Tigre blanc) pour lutter face à des ennemis sans doute moins célèbres que les sempiternels Bouffon vert, Octopus, Vautour ou Kraven, ou mais tout aussi dangereux comme Luminex ou le Scorpion.

Prix de l’originalité également pour l’effrayant engrenage sectaire de Man-beast ou le délire disco de Hypno-Hustler.

Mais le véritable plus de cette intégrale est la très belle qualité des dessins, qui quel que soit l’artiste, contribuent pour beaucoup dans la très belle réussite de l’ensemble.

12 Jan 2025

Overkill (Motorhead)

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Nous plongeons donc avec un grand plaisir dans les tréfonds du hard n’ roll avec le second album de ces diables de Motorhead, le mythique « Overkill ».

Nous sommes en 1979, et le trio anglais qui rentrera par la suite dans l’histoire se consolide autour de la personnalité du bassiste/chanteur Lemmy Kilmister, avec le recrutement de Eddie Clarke à la guitare et de Phil Taylor à la batterie.

Avec sa superbe pochette ultra agressive mi crane-mi serpent, « Overkill » débute par une claque, une véritable déflagration de speed, le bien nommé « Overkill » qui emporte tout sur son passage par son tempo et ses refrains irrésistibles.

Après ces cinq minutes de pur jouissance, on embraye sur le poussif « Stay clean » ou la voix si rugueuse et éprouvante de Kilmister se rappelle à nos mauvais souvenirs.

Les mid tempo voyou chaloupés de « Pay your price » et « I’ ll be your sister » passent plutôt bien en raison de qualité des riffs de Clarke et de la puissance sourde de la rythmique.

Malgré sa (relative) renommée « Capricorn » sonne de manière plus effacée et les coups de boutoirs de « No class » peinent tels une vieille machine à vapeur à bout de souffle à relancer la dynamique.

Le son s’alourdit davantage sur « Damage case » assez peu ragoutant et « Tear you down » se démarque ensuite par ses parties de guitares particulièrement stimulantes.

Les paupières de l’auditeur se font lourdes sur le mollasson « Metropolis » avant de battre en cadence sur le final « Limb from limb » et sa belle accélération terminale.

En conclusion, un peu à l’instar de « The ace of spades », « Overkill » peut grosso modo être réduit à l’album d’un titre, celui mémorable d’ouverture.

Pour le reste, Motorhead propose un hard rock viril de bonne facture marqué par un jeu de guitare sympathique et par des rythmiques à la puissance sourde.

Principale limitation, le chant de Kilmister et sa voix de cancéreux en phase terminale, que d’aucun considère comme la marque de fabrique de la tête de moteur mais qui pour ma part me rebute plus que ne me séduit.

Vous l’aurez compris, je ne goute malheureusement que trop modérément ce disque et cette musique manquant pour moi d’audace et de vivacité.

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