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28 Apr 2024

Two lovers (James Gray)

 

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Grande envie de découvrir le cinéma de James Gray après l’extraordinaire « Little Odessa » aussi est-ce avec un intense plaisir que je me suis rué sur « Two lovers ».

Sorti en 2008, « Two lovers » a pour cadre encore une fois New-York et en particulier le quartier de Brighton beach qui semble hanter le cinéaste.

Leonard Kraditor (Joaquin Phoenix) est un trentenaire vivant encore dans l’appartement de ses parents.

Dépressif et fragile, il végète comme employé dans la buanderie familiale et cultive un vague passe temps pour la photographie.

Ses parents décident de prendre sa vie en main et lui arrangent une rencontre avec Sandra Cohen (Vanessa Shaw) fille de l’homme qui va racheter leur entreprise.

Bien qu’agréable et issue de la communauté juive, Sandra n’attire que peu l’attention du fantasque Joaquin qui lui préfère une voisine rencontrée par hasard, Michelle Rausch (Gwyneth Paltrow).

Fasciné par cette blonde longiligne, Leonard la suit dans la rue, dans le métro et devient celui qu’elle appelle son nouveau meilleur ami.

Leonard sort avec elle, s’amuse en boite de nuit mais découvre la face sombre de la jeune femme, engoncée dans une relation compliquée avec un homme marié et riche, Ronald Battle (Elias Koteas) qui se refuse à quitter sa femme et la fait souffrir.

La soirée en boite est écourtée et les deux amis dialoguent longuement au petit matin en cachette…

Leonard accepte l’idée stupide d’assister à un diner à trois pour se faire une idée de la relation entre Ronald et Michelle.

Tout en temporisant avec ses parents et Sandra très attirée par lui, Leonard se rend au diner dans un restaurant chic de Manhattan avant de laisser le couple partir à l’Opéra.

A son retour, il a couche avec Sandra sans réfléchir et se rue ensuite sur son téléphone pour répondre à Michelle qui lui donne rendez vous sur le toit de leur immeuble pour débriefer sur le diner.

Leonard se montre très direct, casant Ronald pour faire une déclaration d’amour à laquelle Michelle ne peut adhérer.

Blessé et fou de rage, il quitte le toit et se rend à la barmizha du fils Cohen, prenant des photographies pour faire plaisir à la famille.

Alors qu’il donne encore une fois le change, Leonard est appelé par Michelle qui se dit en grande difficulté.

Il plaque tout et l’emmène aux urgences pour découvrir qu’elle a fait une fausse couche.

Ronald arrive le soir, s’excuse mais Michelle l’éconduit sans lui dire la vérité.

Poussée par Leonard, elle finit par mettre un terme à leur relation et a un rapport sexuel intense sur le toit de l’immeuble avec un Leonard transi d’amour.

Privée des revenus de Ronald qui payait une partie de son appartement, Michelle souhaite aller vivre à San Francisco dans un appartement prêtée par une amie, et monte le projet d’aller y vivre avec Leonard, prêt à tout plaquer pour elle, mariage avec Sandra compris.

En catimini, Leonard achète sur Internet deux billets d’avions tout en faisant mine devant ses parents et son beau père, d’accepter d’épouser Sandra et de s’investir dans le réseau de buanderies que les deux familles unifiées souhaitent monter à New-York.

Le soir de Thanksgiving, Leonard donne le change dans un état d’extrême nervosité et se prépare à s’envoler avec sa belle.

Après avoir dit au revoir à sa mère, Ruth (Isabelle Rossellini), qui se doutait de tout, Leonard descend dans la cour de l’immeuble pour se faire planter par Michelle qui renonce in extremis après un volte face de Ronald, qui a quitté femme et enfants pour elle !

Le cœur brisé, Leonard se rend seul sur la plage de Brighton en plein réveillon, jette de rage le diamant qu’il comptait offrir à Michelle, avant une fois l’esprit revenu à froid de se raviser.

Penaud, il revient à la soirée de Thanksgiving avec la bague qu’il compte offrir à Sandra pour leurs fiançailles…

En conclusion, inspiré par Dostoïevski, « Two lovers » est une variation intense et émouvant du triangle amoureux dans lequel se débat un homme perdu et fragile dans le grand New-York.

Pris entre la pression familiale communautaire et un désir personnel fou d‘attirance vers une personne aussi perdue que lui, le personnage principal se trouve écartelé dans une situation en apparence sans issue sinon le drame.

La réalisation sombre, froide est élégante, les acteurs formidables avec en numéro 1, un extraordinaire Joaquin Phoenix, parfait dans son personnage de looser que n’aiment généralement pas voir les américains.

James Gray tient en haleine et emballe à merveille le film, montrant une nouvelle fois l’étendue de son talent.

28 Apr 2024

Un voisin trop parfait (Rob Cohen)

 

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Film sorti en 2015, « Un voisin trop parfait » est un thriller signé Rob Cohen.

Claire Peterson (Jennifer Lopez) une professeur de littérature de Los Angeles voit Noah Sandborn (Ryan Guzman) un jeune homme s'installer à coté de chez elle pendant que son oncle est hospitalisé pour soigner un cancer.

Claire qui passe par une phase difficile de son couple avec la séparation d'avec son mari Garrett (John Corbett) et l'adolescence de son fils Kevin (Ian Nelson) n'est pas insensible au charme de Noah, jeune homme très beau et très serviable.

Une nuit elle cède à ses avances mais le regrette immédiatement, ce qui irrite Noah.

Leur relation jusqu'alors amicale, change alors brutalement.

Le jeune homme devient harceleur, piratant le compte mail de Claire pour se faire affecter à son cours et s'arrangeant pour manipuler Kevin afin qu'il rejette Garrett...

A son contact, Kevin s’endurcit, il s'initie à la mécanique, au tir et à la boxe ce qui lui vaut un malaise...

Un curieux accident de voiture dans la voiture de sport de Garrett survient...puis Noah passe aux menaces de divulguer la vidéo de leurs ébats...

Claire finit par se confier à Vicky (Kristin Chenoweth) la professeur adjoint et son amie, qui accepte de leurrer Noah pour lui permettre de pénétrer chez lui, de trouver la fameuse vidéo et de la faire disparaître...

Lorsqu'il comprend qu'il a été dupé, Noah devient violent. Il agresse Vicky, la séquestre et la tue avant de se ruer chez Claire.

Cette dernière s’aperçoit que Noah a également enlevé et séquestré Garrett et Kevin. Le jeune homme atteint de démence, souhaite allumer un grand brasier pour en finir.

Une lutte confuse et indécise s'engage alors et se termine par la mort de Noah, Claire parvenant à sortir de la grange en flamme avec Garrett blessé par balle et Kevin...

En conclusion, « Un voisin trop parfait » est un bon gros thriller américain porté par la présence de la super star Jennifer Lopez, assez convaincante en MILF dépassée par les évènements.

Le scénario bien que convenu est assez efficace et le suspens bien distillé avec une montée crescendo dans la menace et la violence.

Pas le film qui bouleversera votre existence donc mais du travail de qualité dans son genre !

28 Apr 2024

Discours de la méthode (René Descartes)

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Après Pascal, voici un autre géant français de la science et de la philosophie, René Descartes et son fameux « Discours de la méthode ».

Ecrit peu après « Règles pour la direction de l’esprit » , le « Discours de la méthode » est un court traité en six parties visant a expliquer à expliquer une nouvelle façon de penser développée par Descartes afin de comprendre toute la suite de ses travaux notamment scientifiques.

Le philosophe se dit en effet profondément insatisfait par toutes ses années d’apprentissage scolaire et décide de beaucoup voyager pour observer et se forger ses propres connaissances indépendamment de toute influence aussi prestigieuse soit elle.

Comparant la philosophie à l’architecture des villes, il décide de créer de nouveaux fondements afin de bâtir des nouvelles connaissances plus solides en se basant sur une approche mathématique du monde.

Par l’application de quelques principes simples mais forts, Descartes désire en effet assimiler de la vérité des choses en divisant les problèmes autant de fois que nécessaire en commençant par les plus simples afin ensuite de s’intéresser aux plus complexes, la fin de la démonstration s’effectuant ensuite par un dénombrement de cas le plus exhaustif possible.

Mais pour appliquer cette nouvelle méthode, le philosophe a besoin de principes premiers et directeurs, aussi se met il à leur recherche.

Dans le domaine de la morale, on trouve donc la nécessité de toujours se conformer aux coutumes du pays ou il réside, de rester ferme à ses résolutions tout en restant mesuré dans l’accomplissement de ses  désirs.

Dans le dernier tiers du livre, Descartes développe ces principes les plus forts dont le fameux « je pense donc je suis (cogito ergo sum) » signifiant que face au monde rempli d’un doute permanent sur la réalité des choses, le fait même de penser justifie à l’homme son existence.

Mais pour Descartes la pensée de l’homme ne pourrait aller sans l’existence d’un Dieu qui viendrait graver en lui ses connaissances parfaites.

Sans un Dieu transcendant et parfait créateur de toute chose, responsable de l’ordre du monde et de la pensée, humaine, le monde ne serait donc qu’un océan de doute vide de toute vérité.

Après une étrange digression anatomique sur la circulation du sang dans le corps, Descartes développe l’autre pensées dominante de son œuvre, la théorie des « animaux-machines », en niant aux animaux uniquement gouvernés par leurs organes corporels la notion d’ame et de pensée propre.

Descartes justifie sa position par le fait que l’animal, incapable de parler, est pour lui incapable d’élaborer une pensée structurée et n’agit que par réflexe.

Dans la dernière partie de son discours, Descartes, prudent, passe beaucoup de temps à  se justifier, ne dit pas que sa méthode philosophique doive être tenue en exemple et se dit prêt à subir la critique d’esprits éclairés désireux de le commenter de manière constructive.

Fort des succès que son application lui a permis, il envisage outre le développement de savoirs techniques permettant à l’homme de mieux tirer profit de la nature, de une application à la médecine afin de travailler à l’amélioration des conditions de vie humaine.

En conclusion, le « Discours de la méthode » est une œuvre claire et bien construite qui malgré son style un peu daté et ses tournures de phrases alambiquées se lit de manière aisée.

Descartes apparaît comme le penseur scientifique idéal avec son esprit rationnel prônant une description du monde par des lois empruntées aux mathématiques.

On peut être choqué par la radicalité de son approche du monde animal, alors que les progrès de la science (notamment en neurosciences, biologie et robotique) aient montré que les animaux sont capable de pensées et de langages structurés.

Malgré son anticonformisme et sa philosophie en rupture avec son époque, il prend néanmoins beaucoup de précautions pour ne pas s’attirer les foudres d’opposants notamment religieux qui firent condamner son ami Galilée.

Pour ma part, même si à mon sens les mathématiques outils théoriques inventés par l’esprit humain pour appréhender le monde trouvent rapidement leurs limites dans les relations humaines, j’ai constaté qu’adopter une approche analytique et cartésienne pour problème matériel qui me paraissait insoluble m’a souvent permis soit d’en venir à bout ou tout du moins de le réduire considérablement.

Sans être une révélation, le « Discours de la méthode » justifie bien en réalité son statut de classique de la philosophie.

28 Apr 2024

Les écoles présocratiques, partie 2 (Jean-Paul Dumont)

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Poursuite de la grande aventure de la philosophie avec la seconde partie de « Les écoles présocratiques » de Jean-Paul Dumont.

Après les Pythagoriciens viennent d’autres « italiens », les Eléates Parménide et Zénon d’Elée, tous natifs de cette région du sud de l’Italie assimilée aujourd’hui à la Campanie.

Connu pour être le premier a affirmer que la Terre a une forme sphérique, Parménide né entre le VI ième et le V ième siècle avant Jésus Christ, est également connu pour établir une doctrine philosophique établissant clairement une différence un univers divin unique, éternel, immobile, sphérique, inengendré  accessible par la pensée et une réalité sensible mouvante et engendrée par le feu et la terre.

Parménide se place donc dans une position de négation des réalités sensibles pour se réfugier dans le monde de l’intellect pur, seul pour lui réceptacle de la vérité.

Pour confortable qu’elle soit, cette position rend impossible l’étude des réalités physiques car relevant de l’opinion et donc de l’erreur.

Les fragments de ces études sur la nature, traitent de cosmologie, géologie, biologie.

Fort logiquement, son disciple Zénon, est connu pour être l’inventeur d’une arme rhétorique et logique infernale, la dialectique qui sera intensément pratiqué par Socrate mais également pour avoir été le dirigeant d’Athènes, Périclès.

Tué par Denys, le tyran de Syracuse après lui avoir courageusement tenu tête, Zénon passa l’essentiel de son temps à bâtir de puissants outils logiques (apories, paradoxes) pour affermir les théories de son maitre Parménide, sur l’existence d’un monde unique, indivisible, immobile les plus connues d’entre eux étant les paradoxes de la dichotomie, de la course d’Achille et de la tortue, du stade, de la flèche et de la chute de grains de mils montrant l’impossibilité du mouvement et de la continuité du monde car impossible à découper jusqu’à l’infini.

L’école Abdéritaine nous ramène en Grèce ou plus exactement en Thrace (actuelle Bulgarie) et développe par l’intermédiaire de Leucippe et surtout Démocrite, une approche radicalement opposées de celle des Eléates car fondée sur la physique, le mouvement et l’illimité.

Ayant vécu prêt de 90 ans entre le V ième et le IV ième siècle av JC, Leucippe est connue pour sa philosophie essentiellement matérialiste du monde, centrée sur l’existence du vide dans lequel se meuvent continuellement des particules élémentaires insécables appelées atomes, constituant le monde.

Point ici de principe transcendantal, mais des forces appelées Nécessité ou Hasard, niant la part d’ordre divin du monde sensible et extra-sensible.

Leucippe décrit de manière assez précise le processus physique de formation du monde par répartition massique des corps et croit en l’existence de simulacres (ou effluves corporelles) permettant de percevoir les réalités sensibles.

Son élève Démocrite reprend les mêmes thèses mais les développe encore plus, acquérant par le bon état de sa volumineuse production, une renommée supérieure qui fait de lui le chantre de l’atomisme, doctrine qui sera reprise par les sulfureux Epicure et Lucrèce.

Figure essentielle et dominante des présocratiques, Démocrite est décrit comme un grand voyageur s’étant nourri des sciences et philosophies indiennes, égyptiennes, perses et babyloniennes, puis s’étant débarrassé de tous ses biens pour vivre dans le dénuement et se consacrer à la philosophie.

Le vide et les atomes crochus indestructibles tourbillonnant indéfiniment sont les composants essentiels du monde, en le constituant par réunion ou séparation selon les lois du hasard.

L’âme confondue avec l’intellect est également un composé atomique matériel et est périssable avec le corps.

Un autre aspect intéressant est son étude cosmologique, qui voit l’existence d’une multiplicité d’univers naissant et mourant, certains étant habités d‘êtres vivants.

Moins connu mais sans doute aussi voir plus passionnant, est sa conception de l’éthique connue par Stobée et Plutarque, montrant par l’intermédiaire de courts et percutant aphorismes, superbes de style et de profondeur, prônant une vie mesurée, courageuse, juste, tournée vers l’intellect et libérée de passions corporelles (argent, pouvoir, sexe) comme de la peur de la mort.

Un chapitre particulier est ensuite dédié à Anaxagore, philosophe athénien qui enseigna à Périclès et au tragédien Euripide.

Pour Anaxagore, le monde matériel est gouverné par l’Intellect divin qui met en mouvement des particules élémentaires éternelles et illimitées appelées homéoméries rappelant curieusement les atomes de Leucippe et Démocrite, dont il était contemporain et partageait le mode de vie austère détaché des biens matériels et centré sur la recherche scientifico-philosophique.

Anaxagore fut attaqué par ses successeurs pour le peu de description qu’il accorde à ce fameux Intellect et échappa de peu à la mort pour avoir osé décrire le soleil comme une boule de feu au lieu d’une divinité.

L’ouvrage se termine par une analyse des principaux sophistes grecs qui étaient Protagoras, Gorgias, Prodicos et Hippias.

Vertement attaqués par les grands philosophes (Socrate et Aristote), les Sophistes sont vus comme des imposteurs, dispensant par appât du gain un faux savoir qui passe à coté de la véritable recherche philosophique.

Peu de pages sont consacrées à Prodicos et Hippias, plus connus pour leur érudition ou leur éloquence que pour la profondeur de leur pensée.
L’inventeur de la rhétorique, Protagoras se taille en revanche la part du lion par l’intermédiaire des écrits de Platon, qui en font un interlocuteur et rival respectable de Socrate, bien que beaucoup trop attiré par le profit.

Protagoras est connu pour avoir posé l’homme comme la mesure de toute chose, ce qui conduit à mettre très sérieusement en doute l’existence de dieux par essence inaccessibles à l’homme.

Le brillant orateur Gorgias pousse encore plus loin le raisonnement jusqu’à nier l’existence de connaissances transmissibles par l’homme au motif que la réalité n'existe pas et ne peut pas non plus être pensée.

En conclusion, « Les écoles présocratiques, partie 2 » se montre plus abordable que le premier tome.

J’ai plus apprécié la philosophie matérialiste et athée des Abdéritains, car foncièrement en avance sur leur époque, alors que celles des Eléates sans doute parvenue jusqu’à nous de manière trop parcellaire, m’a laissé plus de marbre.

Parmi les présocratiques, Démocrite ressort fortement comme le grand penseur de cette époque avec Pythagore lui aussi concepteur d’un puissant système, bien que beaucoup plus abstrait à mes yeux.

Ses aphorismes consacrés à l’éthique sont parmi les plus belles et pures choses que j’ai pu lire en philosophie.

Peu d’intérêt en revanche pour les Sophistes, à la portée philosophique foncièrement moins étendue que leurs rivaux Philosophes.

Je recommande globalement cette lecture pour plonger aux racines les plus profondes connues de la philosophie grecques qui nous ramènent toutes indirectement vers des sources plus anciennes encore : égyptiennes, babyloniennes et indiennes.

28 Apr 2024

Good morning England (Richard Curtis)

 

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Nanti de très bonnes critiques, « Good morning England » de Richard Curtis voit le jour en 2009.

Ce film raconte l’histoire de Radio Rock, qui au milieu des années 60 émettait depuis un navire dans la mer du Nord, pour éviter la censure sévissant en Grande-Bretagne et ainsi diffuser les premiers groupes de pop-rock qui émergeaient à l’époque.

En situation d’échec scolaire, Carl (Tom Sturridge) est envoyé par sa mère Charlotte (Emma Thomson) chez son parrain Quentin (Bill Nighy), pour se remettre les idées en place sur le navire qu’il possède.

En réalité, Quentin dirige Radio Rock et promeut des DJ qui entre deux morceaux de pop-rock, émettent des idées provocatrices.

Le Comte (Philip Seymour Hoffman) est le DJ vedette de la radio, Docteur Dave (Nick Frost), Simon (Chris O‘Dowd), Angus (Rhys Darby), Bob (Ralph Brown) DJ de nuit vivant reclus avec ces disques, Mark (Tom Wisdom) sex symbole muet, le journaliste John (Will Adamsdale), Kevin (Tom Brooke) réputé pour sa bêtise, la cuisinière lesbienne Felicity (Katherine Parkinson) complétant le reste de cette turbulente équipe.

La qualité de la musique mais surtout les propos salaces des DJ font rapidement de Radio Rock une radio très populaire auprès du public, ce qui déplait au gouvernement britannique et pousse le premier ministre britannique Alistair Dormandy (Kenneth Brannagh) à charger un de ses adjoints cavalièrement appelé Troudballe (Jack Davenport) de trouver un moyen de faire cesser ces obscénités.

Carl découvre la vie à bord dans une ambiance rock ‘n’ roll complètement débridé.

Obsédé par l’idée de perdre son pucelage, il rate une occasion en or que lui offre Docteur Dave, qui malgré son obésité, parvient on ne sait trop comment à coucher avec un nombre élevé de femmes au profil de groupies.

Séduit par Marianne (Talulah Riley), la nièce de Quentin présente occasionnellement à bord, Carl temporise, la jouant fleure bleue pour découvrir qu’il a été pris de vitesse par le sex appeal de Docteur Dave.

L’arrivée de Gavin Kavanagh (Rhys Ifans), ex DJ vedette revenu des Etats-Unis pour booster l’audience de Radio Rock pousse encore les DJ à se surpasser dans l’outrance.

Simon tombe follement amoureux d’une femme appelé Eléonore (January Jones) et l’épouse précipitamment pour découvrir que cette femme ne l’aime pas et l’a épouser pour vivre près de Gavin son véritable amour.

Le cœur brisé, Simon trouve du soutien auprès du Comte qui déjà en rivalité avec Gavin le défie en duel pour monter en haut du mat principal du navire.

Gavin ne se dégonfle pas et les deux hommes se retrouve à 20 mètres de haut en pleine mer avant de plonger.

Calmé par le courage de Gavin, le Comte finit par accepter sa domination et la situation s’apaise même avec le malheureux Simon.

L’arrivée de Charlotte à bord provoque un coup de théâtre avec l’annonce que Gavin est la vrai père de Carl alors que Quentin avait été un temps suspecté par le jeune homme complètement perdu.

Ebranlé par la désinvolture de sa mère, Carl finit par voir la réalité en face et se console (enfin !) avec Marianne, avec qui il perd son pucelage avec une retransmission quasiment en live des DJ.

S’en est sans doute trop pour Dormandy qui fait passer une loi rendant illégale Radio Rock et s’apprête à faire intervenir la Marine.

Pour échapper à une arrestation, l’équipe pousse le bateau à fond ce qui fait exploser les moteurs et provoque une voie d’eau fatale.

La fin de Radio Rock est annoncé en direct par les DJ ce qui arrache des larmes aux auditeurs.

Carl secourt Bob qui s’apprête à mourir avec sa précieuse collection de disques…

Mais les DJ ont la délicieuse surprise de voir des dizaines d’embarcations surgir pour les secourir.

Même si Radio Rock a été coulé, la diffusion de la musique rock ‘n’ roll semble inarrétable, propageant l’œuvre des DJ pionniers…

En conclusion, malgré une idée de départ sympathique « Good morning England » déçoit par le grand vide qu’il recèle.

Curtis préfère en effet mettre en avant les acteurs déblatérant plutôt que la musique, reléguant en arrière plan des stars comme Jimi Hendrix, The who, Cream, Otis Redding ou The beach boys.

Le résultat est que son film aboutit à montrer une poignée de types d’une vulgarité et d’une laideur repoussantes ne parlant que de sexe pendant près de deux heures, reléguant les femmes dans des rôles de faire valoir dociles à leurs prouesses sexuelles.

Ceci ne correspond pas à la partie qui m’attire dans la musique rock, l’aspect défonce et débauche non stop aboutissant au néant faussement cool et rebelle.

Je ne pourrais donc que conseiller ce film inutile qu’aux plus nostalgiques de la musique des années 60, ce qui doit représenter un public des plus réduits à présent !

28 Apr 2024

L'inspecteur ne renonce jamais (James Fargo)

 

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Rien de tel qu’un bon vieux Clint Eastwood aussi voici à présent « L’inspecteur ne renonce jamais » de James Fargo.

Sorti en 1976, ce troisième volet du sale flic de San Francisco montre cette fois Harry Callahan (Clint Eastwood) une nouvelle fois en proie à des difficultés avec sa hiérarchie le capitaine Mc Kay (Bradford Dillman) après une arrestation musclée ou l’inspecteur défonce la vitrine d’un bar avant de tuer un à un des preneurs d’otages particulièrement déterminés.

Relégué au recrutement du personnel après les frais et les plaintes résultantes, Harry y croise Kate Moore (Tyne Daly) une candidate au concours d’inspectrice bénéficiant des quotas féministes de la municipalité.

Macho et sceptique, Callahan se montre infecte avec la jeune femme en mettant en doute ses compétences face au danger du terrain.

Le flic est pourtant alerté par une affaire particulièrement grave au cours de laquelle un commando surarmé appel la Force de Frappe du Peuple, pénètre dans un dépôt de missiles pour dérober les charges explosives après avoir assassiné le gardien, deux employés du gaz mais surtout avoir blessé l’inspecteur Di Giorgio (James Mitchum), collègue d’Harry qui arrivé sur place avait lui-même tué une des membres du commando, la sexy Miki (Jocelyn Jones).

Sur son lit de mort, Di Giorgio met son ami sur la piste d’un ancien proxénète qu’Harry identifie comme Bobby Maxwell (Deveren Bookwalter), ancien du Viet Nam viré des Marines pour troubles psychologiques.

Obligé de faire équipe avec Moore, Callahan bénéficie pourtant du sens de l’observation de la jeune femme qui repère un poseur de bombe noir Henry Lee (Tim Burrus) membre du commando.

Après une course poursuite haletante dans les cours, toits et jardinets de la ville, Harry coince le fuyard dans une église du père John (MG Kelly) et fait ensuite pression sur Big Ed Mustapha (Albert Popwell), le leader d’un mouvement noir activiste mais pacifique pour remonter jusqu’au groupe de Maxwell qui menace à présent de faire d’autres attentats.

Mais l’arrivée de Mc Kay et ses hommes brouille la donne, le capitaine avide d’avancement coffrant Mustapha et sa bande pour lui faire porter la responsabilité des crimes du FFP.

Fidèle à sa réputation Callahan refuse de se ridiculiser devant les journalistes et n’hésite pas à flanquer sa démission à Mc Kay devant le maire (John Crawford).

Il est pourtant rappelé lorsque ce même maire se fait enlever par le FFP à la sortie d’un match de base ball.

Reprenant le travail avec Mustapha, Callahan obtient sa libération puis des informations précieuses sur une certaine Wanda (Samantha Doane) travaillant dans un salon de massage. Après avoir retourné le salon, tabassé le videur et mis la pression au patron proxénète, Callahan oriente ses recherches sur l’église de John qui aurait couvert les agissement du FFP.

Dans l’église, Moore sauve la vie de Callahan en tuant Wanda qui cherchait à l’abattre.

Pris de remords, le prêtre donne la planque du FFP qui détient le maire dans la prison désaffectée d’Alcatraz.

N’écoutant que leur courage et leurs armes, Moore et Callahan prennent d’assaut l’ile pourtant étroitement défendue, tuant un à un les membres du FFP.

Malheureusement Moore est tuée en sauvant une nouvelle fois Harry après avoir elle-même libérée le maire d’une prison.

Pris de rage, Callahan traque Popwell qui s’enfuit avec le maire et le fait exploser à coup de missile une fois le tueur séparé de son otage.

Reste pour lui le souvenir de sa valeureuse coéquipière…

En conclusion, « L’inspecteur ne renonce jamais » tient sans surprise et solidement la rampe, offrant ce que le spectateur attend : une intrigue simple mais musclée, des courses poursuites rythmées, des dialogues percutants et des acteurs de qualité sur lesquels trône la star Eastwood alors au fait de sa classe naturelle.

Même si cette histoire de commando terroriste vaguement inspiré des brigades rouges parait tout juste passable, Eastwood adoucit un peu son personnage de dur à cuir réactionnaire en lui faisant sympathiser avec des minorités noires pacifiques et une femme dont il mesure la juste valeur sur le terrain après avoir émis un jugement hâtif.

Sans crier au chef d’œuvre, « L’inspecteur ne renonce jamais » demeure une valeur sur du film d’action des années 70 et comblera de plaisir les fans d’Eastwood.

28 Apr 2024

Black (Patrice Laffarge)

 

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Changement radical de sujet et sans doute de niveau avec « Black » film français de Patrice Laffarge.

Sorti en 2009, « Black » donne le premier rôle au rappeur controversé MC Jean Gab’1, grande gueule gouailleuse du rap français qui réussit un unique coup en clashant avec ses collègues les plus connus en 2002.

Celui-ci incarne Black, un gangster de région parisienne qui après un braquage manqué dans le XVIII ième arrondissement de Paris contre un fourgon blindé, voit son équipe décimée par la police et est contraint de se cacher.

Il est alors contacté par un cousin de Dakar, Lamine (Ibrahima Mbaye) qui lui propose de voler des diamants entreposés dans une banque peu sécurisée de la capitale.

Grillé à Paris le gangster réunit en urgence une équipe composée de Al Kaid (Youssef Hadji), Beauzeux (Louis Karim Neabti) et une armoire à glace nommée Masta (François Bredon) pour se rendre au Sénégal.

Sur place, Black et ses amis sont un peu perdus dans un pays et un continent qu’ils ne connaissent pas mais parviennent à se fournir en armes auprès d’un trafiquant local.

Mais ils ignorent que les diamants proviennent de l’argent sale du financement des partis politiques et que Kumassi (Michel Duperial) le directeur corrompu de la banque a mis un de ses amis mafieux sur le coup, le fournisseur d’armes Degrand (François Levantal) lui-même sous la pression d’un chef de mercenaires russes, Ouliakov (Anton Yakolev).

Après une reconnaissance grossière dans la banque pour ouvrir un compte, Black décide après la défection de ses proches, enlevés par des petits voyous locaux, de faire le coup avec le seul Lamine.

Mais l’attaque musclée des mercenaires d’Ouliakov change la donne, bouleversant les plans des cousins.

Opportuniste, Black utilise l’effet de surprise et des grenades pour prendre seul le dessus sur des mercenaires sur entrainés et dérober les diamants.

Après que Lamine, devenu gourmand soit tué après avoir essayé de l’éliminer, Black tombe sous la coupe de Pamela (Carole Karemera) une agente d’Interpol infiltrée.

Très efficace et déterminée, la jeune femme tient en échec les tueurs russes, avec avouons le une certaine aide du gangster.

Koumassi est éliminé par Fatoumata (Mata Gabin), la vénéneuse compagne de Degrand dont la peau mue comme un serpent, sensé représenter son totem.

La résistance du duo improbable irrite au plus haut point Ouliakov qui menace de plus en plus Degrand.

Pour l’aider, Fatoumata fait appel à des lutteurs Sénégalais qui s’en prennent aux mercenaires et manquent de coincer Pamela et Black.

Ouliakov trouve ses limites et voit ses hommes massacrés et par les lutteurs et par l’arme fatale formée par Black et Pamela.

Après la mort du chef russe, seul reste Degrand.

Comprenant que leur sort se jouera également sur le plan mystique le duo va trouver un sorcier qui au travers d’un puissant rite révèle la vrai nature de Black, le lion et celle de Paméla, la panthère.

Revêtus de peintures de guerre et nanti d’une force spirituelle nouvelle, le couple se rend chez Degrand lui aussi à un stade avancé de transformation physique.

La confrontation tourne à leur avantage et se solde par la mort du trafiquant.

De retour à Paris, Black devenu une légende dans la petite communauté africaine, retrouve Pamela…

En conclusion, malgré un budget plus que correct pour un film français et un usage massif d’action pure et dure, « Black » demeure un piètre film d’action au scénario minable.

Les acteurs sont aussi bons que dans des mauvais téléfilms de France 2, la palme revenant aux méchants, affreusement caricaturaux comme le gesticulant Yakolev dont les propos sont la plupart du temps purement incompréhensibles.

Exotisme africain de pacotille, gros muscles stéroïdés, cranes rasés, gros flingues et grosses bagarres constituent l’essentiel de ce navet à réserver aux fans absolus de MC Jean Gab’1, qui en gangster minable poursuivi par la poisse se montre plus risible que convaincant.

Il faudra attendre cinq longues années pour que le rappeur retrouve le chemin des plateaux de cinéma.

On comprend hélas pourquoi à la vision de ce black navet !

27 Apr 2024

Thorgal, volume 4, la galère noire (Jean Van Hamme Grzegorz Rosinsksi)

 

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Sorti en 1982, « Thorgal, volume 4, la galère noire » de Jean Van Hamme (scénario) et Grzegorz Rosinsksi (dessins) est surtout remarquable par couverture aussi belle que spectaculaire.

L'histoire débute par une vision quelque peu idéalisée d'un Thorgal paysan, mais qui après avoir repoussé les avances de Shaniah une jeune fille de quinze ans, se voit accusé par elle d'avoir favorisé la fuite d'un prisonnier.

Lorsque les soldats du Jarl Ewing, envoyés par le roi Shardar arrivent au village, Thorgal est immédiatement arrêté et enlevé.

Malgré une résistance farouche, Thorgal est trainé jusqu'à la galère du prince Veronar, un homme obèse et cruel qui lâche une panthère contre lui.

Thorgal parvient à noyer le fauve et tente de fuir par la mer avant d’être repris par Ewing qui le défend contre la colère de Voronar pour retrouver Galathorn.

Alors que Thorgal est enrolé dans l'équipe de rameurs de Voronar, Ewing lui annonce son désir de s'associer à lui pour s'allier à Galathorn et renverser Shardar.

Mais Voronar le démasque avant et entame un jeu cruel pour leur régler leur compte sur le pont du navire.

Une nouvelle fois le destin favorise Thorgal lorsque une attaque de vikings commandé par Jorund vient changer la donne.

Profitant de la confusion générée par l'attaque, le duo se libère et participe à l’éradication des soldats, Ewing éliminant Voronar.

Jorund ramène Thorgal au village qu'il découvre rasé par Ewing et des mercenaires, qui a découvert le mensonge de Shaniah, seule Aaricia étant parvenu à fuir.

Leur différent se règle dans un duel à l'arc qui aboutit à la mort de Ewing.

En conclusion, comme souvent, « Thorgal, volume 4, la galère noire » est encore une fois une aventure magistrale matinée d'un exotisme oriental bienvenu.

Le scénario construit autour de la jalousie d'une jeune fille est brillant, les péripéties nombreuses et cette fois le style de Rosinsksi plus abouti que lors des premières planches des aventures du héros, touche sa cible.

Parfaitement maitrisé, ce volume 4 renforce le sentiment d'excellence du duo Van Hamme/Rosinski !

27 Apr 2024

Thorgal, volume 1, la magicienne trahie (Jean Van Hamme, Gregorz Rosinski)

 

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Sorti en 1980, « Thorgal, volume 1, la magicienne trahie » a pour beaucoup une valeur culte en tant que premier album d'un nouveau personnage créé par Jean Van Hamme (scénario) et Grzegorz Rosinsksi (dessins).

On débute fort avec l'abandon de Thorgal Aegirsson sur un rocher en pleine mer par son rival l'ambitieux viking Gandalf le fou pour le punir d'avoir voulu convoiter sa fille Aaricia.

Mais le destin semble le protéger puisque, la magicienne aux cheveux roux vient le sauver en lui demandant en échange de le servir pendant une année.

Acculé, le héros accepte et accompagne ensuite sa nouvelle maitresse dans une longue marche vers les montagnes ou il doit dérober un coffret d'argent à deux gardiens merveilleux : un géant et un nain.

Aidé par Sharn le loup, Thorgal accomplit sa périlleuse mission et délivre les anneaux magiques de Freyr à sa maitresse.

Il est ensuite chargé de revenir « incognito » au village de Gandalf le fou et perd un pari devant l’orgueilleux roi qui croit remporter un des fameux bracelets qui en réalité l'enserre et en fait l'esclave de la magicienne.

Gandalf est alors conduit dans les montagnes mais l'agressions des baalds, une tribu de brigands change la donne, le captif profitant de la confusion pour se débarrasser du bracelet et laissé Thorgal pour mort dans la neige.

Remis de ses blessures, Thorgal traque Gandalf et retrouve par la même occasion Aaricia partie à sa recherche.

Le roi viking est ensuite retrouvé blessé et affaibli. Une intense explication a lieu avec la magicienne, Slive, dite la reine de l'ile aux mers gelées, royaume peuplé de grandes richesses que convoitait Gandalf.

En s'interposant, Thorgal et Aaaricia parviennent à dissuader Slive de se venger de Gandalf et la reine repart de manière spectaculaire dans un drakkar de glace.

Dans la seconde partie, Thorgal poursuivi par une meute de loups se réveille dans un jardin d'Eden ou il est accueilli par Ingrid et Ragnhild deux jeunes femmes très belles qui souhaitent le garder auprès d'elles pour en faire leur mari.

Dans ce jardin magique situé au cœur d'un glacier, Ingrid explique que le temps s'écoule au ralenti ce qui explique que malgré ses 300 ans elle paraisse encore une jeune femme.

Mais Thorgal est aidé par Skadia la plus jeune des trois sœurs qui lui indique un chemin pour s'enfuir.

Le duo gravit le glacier, traverse des grottes et des labyrinthes pour trouver la sortie mais une fois dehors, Skadia est rattrapée par son age véritable et meurt...

En conclusion, comme souvent, « Thorgal, volume 1, la magicienne trahie » constitue un coup de maitre.

Le scénario concocté par Van Hamme est formidable, délicieusement épique et contient tous les ingrédients qui font le succès des grandes sagas nordiques : nature sauvage, périls, trahison et présence du merveilleux...

Le style de Roskinski n'est certes ni le plus élégant ni le plus spectaculaire, mais il est suffisamment efficace pour incarner la dimension de ce nouveau héros ressemblant à un Ulysse scandinave.

Bravo !

23 Apr 2024

Deadpool : Flash-back (Gerry Duggan, Brian Posehn, Scott Koblish)

 

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En 2014, le duo Gerry Duggan /Brian Posehn (scénario) s'alluie avec Scott Koblish (dessins) pour produire un comics atypique intitulé « Deadpool : Flash-back ».

Le concept est on le devine assez simple : faire du neuf avec de l'ancien et surtout surfer sur la fibre nostalgique des fans de comics en proposant à chaque aventure d'un Deadpool voyageant dans le temps un style graphique et une intrigue décalée.

Censée se dérouler dans les années 40-50, la première histoire bénéficie en réalité d'un style très propre et actuel comparée à celui de ses années là, beaucoup plus grossier et approximatif.

Sur le ton en revanche, rien à dire : Deadpool et Nick Fury luttant contre Adolf Hitler pilotant un robot futuriste colle parfaitement à la « vibe » de cette époque.

Le style des années 60 est plutot bien reproduit et la folie croit alors de manière exponentielle avec le Gardien, Mangog, le Dragon Fin Fang Room et Odin en personne pour se disputer un puissant objet cosmique gavé d'énergie.

Forcément en comparaison, les années 70 étant plus « urbaines » et violentes. Qui d'autres que Luke Cage et Iron-fist ne sauraient incarner cette époque ? Le méchant « Homme blanc » ne servant que de grossier prétexte à un nouveau délire impliquant Deadpool !

Dans des années 80 peu reconnaissables, Deadpool dupe un démon chargé de faire retomber Tony Stark dans l'alcoolisme, manque d'un cheveu d'épouser Miss Marvel avant dix ans plus tard de ridiculiser Thanos en personne dans une parodie de la saga du gant de l'Infini.

Comme dans la vraie vie on s'ennuie ferme dans les années 2000-2010 malgré une pale tentative de faire cohabiter Dents de sabre et la Division alpha, avec comme prix spécial de l'humour décalée l'ultime histoire au style pseudo infantile montrant un démon tenter sous les traits d'un homme d'affaires bien habillé tenté de convaincre Deadpool des bienfaits des gaz de schiste...

En conclusion, si « Deadpool : Flash-back » partait d'un concept excitant et habile, sa réalisation inégale déroute.

Bien sur la créativité aussi bien d'un point de vue scénaristique que graphique est indéniable, mais disons le franchement la plupart des histoires sont absolument sans aucun intérêt et ne constituent qu'un vague prétexte pour voir Deadpool se déchainer...

Sur le plan graphique, Koblish réalise une performance peu commune, particulièrement dans la série année 60, sans doute la plus belle et la plus démesurément épique.

Mais au final on reste sur sa faim, avec la vague impression de s’être (encore) une fois bien fait arnaquer !

A quand de nouveaux super-héros réellement novateurs et charismatiques ? Quand finira le recyclage de personnages crées dans les années 60 ? Il n'est pas interdit d'avoir du talent !

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